Le président français plaide pour l'engagement des pays européens aux côtés de la France dans la lutte contre les forces djihadistes au Sahel.
Le chef de l'Etat a annoncé vouloir réexaminer la stratégie des forces antijihadistes françaises dans la région, dans un contexte sécuritaire grave, où le Sahel est en proie à une spirale de violences jihadistes et intercommunautaires. Il a appelé les Européens à s’engager plus aux côtés de son pays, lors de son entretien avec le secrétaire général de l'Otan, Jeens Stoltenberg. "Le contexte que nous sommes en train de vivre au Sahel nous conduit aujourd’hui à regarder toutes les options stratégiques", a déclaré Emmanuel Macron. La mort de treize militaires français, lors d’un accident dans une opération au Mali, jette une ombre sur leur mission. Il a souligné que l’armée française défend seule l’honneur et la sécurité de l’Europe. "Dans les prochaines semaines, un travail en profondeur sera demandé au gouvernement et à nos armées pour regarder les modalités de nos interventions", a-t-il dit.
Le locataire de l'Elysée a laissé entendre que "toutes les options sont ouvertes ". La marge de manœuvre des armées françaises paraît toutefois assez limitée. Les moyens budgétaires contraints de la France et de ses armées compliquent aussi tout scénario de renforcement potentiel de Barkhane.
Paris entend alors ajouter à son action militaire une dimension politique, en exhortant les autorités locales à faire plus pour ramener la paix dans leur pays, ainsi qu’un volet de développement. En "dramatisant " la situation, Emmanuel Macron essaie « peut-être de mobiliser un certain nombre d’acteurs (…) localement, l’État malien en particulier, de façon à ce qu’ils prennent leurs responsabilités ( ), les Européens également", a estimé le colonel Michel Goya.
Le chef de l’État a réclamé une "plus grande implication " de ses alliés de l’Otan contre "le terrorisme" dans la région, espérant entraîner un plus grand nombre de pays européens dans l'engagement français au Sahel. Mais cette mobilisation s’annonce compliquée, au-delà des messages de solidarité à la France et des appels à renforcer une lutte qualifiée de " cruciale" pour la sécurité de l’Europe. « Il y a ceux que le Sahel n’intéresse pas, ceux qui ont déjà participé (…) Le problème majeur des Européens, c’est que leurs armées sont non pratiquantes, à part les Français et les Britanniques", a anticipé Michel Goya.