Défense : la Grande-Bretagne abrite un sommet de l’Otan

Samedi, Novembre 30, 2019 - 14:00

Les assises, qui se tiendront dans le cadre de la célébration du soixante-dixième anniversaire de l’alliance, auront lieu le 4 décembre à Londres, qui fut le premier siège de l’organisation saluée par son secrétaire général, Jens Stoltenberg, comme « l’Alliance la plus performante de l’histoire ».

Fondée le 4 avril 1949 à Washington, aux Etats-Unis d'Amérique, soit au début de la guerre froide, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), qui comptait à l’origine douze pays fondateurs, dont dix d’Europe ainsi que les Etats-Unis et le Canada, est devenue la principale organisation militaire commune de défense avec vingt-neuf pays membres en Europe et en Amérique du Nord. Au moment où les dirigeants des pays concernés se préparent pour cette grand-messe, voici ce qu’il faut retenir de cette alliance.

Le particularisme français

Avant que l’actuel président français, Emmanuel Macron, ne déclare, dans une récente interview, que l’Otan était « en état de mort cérébrale », suscitant les réactions de certains alliés, son pays, qui a été l’un des membres fondateurs de cette organisation, avait déjà eu des relations compliquées avec d’autres membres. En témoigne ce qui s’était passé en1966, lorsque le président Charles de Gaulle, méfiant à l’égard des Américains, retira son pays de la structure de commandement militaire de l’alliance. Il a fallu attendre quarante-trois ans, avant que Paris ne redevienne membre à part entière de l’Otan.  Une situation ayant permis aux officiers français d’obtenir les promesses de commandement prestigieux au sein de l’organisation.

L' attaque d' un membre considérée comme une agression contre tous

Pour les alliés, ce qui constitue le cœur même de leur traité est l’article 5, qui stipule qu’« une attaque armée contre un ou plusieurs de ses membres en Europe ou en Amérique du Nord doit être considérée comme une attaque contre tous ». Cela revient à dire que si l’un des alliés invoque cet article et que les autres sont unanimes à reconnaître qu’il est effectivement attaqué, chacun prendra « les mesures qu’il juge nécessaires, y compris le recours à la force armée, pour rétablir et maintenir la sécurité dans la région de l’Atlantique Nord ». La disposition a été une garantie de sécurité efficace pour les petits alliés pendant la guerre froide, notamment face à la menace implicite de l’Union soviétique et de ses alliés du Pacte de Varsovie en Europe.

L’article 5 invoqué une seule fois

Le passage a été appliqué pour défendre les États-Unis. C’était en octobre 2001, quelques semaines après le détournement de quatre avions par des militants de l’organisation terroriste Al-Qaïda, pour les faire s’écraser contre des cibles à Washington et New York. Devant cette situation, l’Alliance avait envoyé ses Awacs dans le ciel américain pour permettre aux forces du président George W. Bush de déployer tous leurs moyens pour la riposte.

L’adhésion de nouveaux en fait un pacte de croissance

Si à sa naissance l’Otan était une alliance de démocraties entre l’Amérique du Nord et l’Europe occidentale, confrontées de l’autre côté du rideau de fer à leurs ennemis communistes de la guerre froide, celle-ci étend dorénavant ses cordages dans certains anciens pays de l’Europe de l’est. En effet, après la chute du mur de Berlin, ces Etats se sont tournés vers l’ouest, ulcérant ainsi les dirigeants de la Russie post-soviétique.

Aujourd’hui, parmi les vingt-neuf membres de l’Otan, on trouve désormais les trois républiques baltes - la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie - qui ont des frontières avec la Russie. Et loin de s’arrêter à ce stade, la Macédoine du Nord, une ancienne république yougoslave, en sera certainement le prochain nouveau membre.

Les problèmes d’argent

Depuis le début, l’alliance a été dominée par les Etats-Unis, en partie parce que le budget de défense de la superpuissance est supérieur à celui de tous les autres membres réunis. C’est ce qui explique le fait que Washington a assumé des responsabilités en matière de sécurité bien au-delà du théâtre de l’Atlantique Nord. Mécontent de supporter certaines choses, le président américain, Donald Trump, a, depuis 2016, accusé à plusieurs reprises les alliés européens de ne pas faire leur part. Ce qui les a poussés en 2014 de prendre l'engagement d'augmenter, d'ici à 2024, leur budget de défense individuel jusqu’à 2% de leur produit intérieur brut national. Neuf ont atteint l’objectif en 2019. Jens Stoltenberg assure que le Canada et les membres européens auront dépensé quatre cents milliards de dollars entre 2016 et 2024.

 

Nestor N'Gampoula
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