Les deux pays débuteront un processus d'échange d'ambassadeurs après vingt-trois ans d'interruption, a annoncé, le 4 décembre, le département d'État américain, lors de la première visite à Washington du Premier ministre soudanais, Abdalla Hamdok.
Le département d’Etat américain a indiqué qu’il travaillerait avec le congrès des Etats-Unis afin de confirmer le nouvel ambassadeur auprès du Soudan.
« Les Etats-Unis et le Soudan ont décidé d'engager le processus visant à échanger des ambassadeurs après une pause de vingt-trois ans », a annoncé le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo. Un ambassadeur américain va donc prochainement être nommé à Khartoum.
« Cette décision est un pas en avant important dans le renforcement des relations bilatérales américano-soudanaises, particulièrement au moment où un gouvernement de transition dirigé par un civil met en œuvre de vastes réformes », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Sans être rompues, les relations entre les Etats-Unis et le Soudan étaient au plus bas pendant les trente années de régime d’Omar el-Béchir, renversé au printemps dernier sous la pression de la rue.
Depuis 1993, date à laquelle le président Béchir avait accueilli le chef djihadiste, Oussama Ben Laden, le Soudan est inscrit sur la liste noire américaine. Une accusation qui avait conduit en 1998 l'armée américaine à mener des frappes aériennes dans ce pays. L'annonce du renforcement des relations intervient en plein déplacement à Washington du Premier ministre du gouvernement soudanais de transition, Abdallah Hamdok.
En effet, il s’agit d'une visite historique, car c'est la première fois depuis 1985 qu'un chef d'Etat ou de gouvernement soudanais est accueilli par des responsables du gouvernement américain dans la capitale fédérale des Etats-Unis. Abdallah Hamdok a rencontré le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, qui a « salué » sa volonté de réformes et insisté sur la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
Au département d’Etat, il a été reçu par le numéro trois de la diplomatie américaine, David Hale, qui l’a « félicité » et « exprimé le soutien sans faille des Etats-Unis à la transition démocratique soudanaise ». Il l'a appelé à achever la mise en place des institutions de transition.