Avec 13 % de la population mondiale et seulement 3 % de la production pharmaceutique globale et une majorité de médicaments contrefaits, l'Afrique fait face à un problème majeur de santé publique : l’accès à des médicaments abordables et de qualité. Dans cette bataille, le secteur privé a un rôle décisif à jouer.
Les besoins y sont aussi importants que le potentiel de croissance du secteur. Pourtant, l'Afrique apparaît encore très en retrait du marché mondial du médicament : la production locale peine à se faire une place dans un marché pharmaceutique africain alimenté à 70 % par les importations étrangères.
Face au développement attendu et nécessaire de ce domaine en Afrique, les synergies entre acteurs publics et privés sont incontournables. De fait, les acteurs privés sont de plus en plus sollicités par les pouvoirs publics comme une alternative aux systèmes, parfois défaillants, d’approvisionnement et de distribution des médicaments.
Accompagner les acteurs privés locaux En Côte d’Ivoire, Proparco accompagne ainsi le développement de Pharmivoire Nouvelle, pionnière dans la production de solutés (préparations médicamenteuses liquides) intraveineux dans le pays. À l’échelle de la sous-région et faute d’acteurs locaux, la demande globale est estimée chaque année entre 50 et 100 millions de poches.
Au vu de ce potentiel, Pharmivoire Nouvelle a conçu un projet de développement visant à porter sa capacité de production à 12 millions de poches par an, nécessitant un investissement de l’ordre de 9 millions d’euros. Sa mise en œuvre a été possible grâce à l’appui de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et d'Investisseurs et Partenaires (I&P), soutenus par Proparco. Le défi de l'accessibilité des médicaments Outre la question de la production locale, l’accessibilité des médicaments en Afrique est aussi entravée par la cherté des produits importés.
"Dans le cas de maladies à soins coûteux comme le cancer ou l’insuffisance rénale, les populations n’ont pas accès à des traitements fabriqués localement. Nous sommes obligés de tout importer ", rappelle le Dr Sokhna Ndiaye, présidente du conseil d'administration de l’entreprise sénégalaise Duopharm, spécialisée dans la distribution de médicaments et de produits pharmaceutiques.
Relever le défi de la disponibilité Ailleurs sur le continent africain, d’autres initiatives portées par des acteurs privés mettent en place des systèmes de suivi qui relient patients, hôpitaux et pharmacies. C’est le cas de la start-up mPharma qui opère au Nigéria, au Ghana et en Zambie. Cette start-up développe une infrastructure facilitant l’accès à des prix abordables aux médicaments sur ordonnance dans les marchés émergents. Proparco, la filiale dédiée au secteur privé de l’Agence française de développement (AFD), soutient la production et la distribution de médicaments locaux abordables à travers le financement d’entreprises pharmaceutiques, tout en encourageant le transfert de technologies Sud-Sud. Ces interventions se font par le financement direct d’opérateurs privés ou via des intermédiaires (banques, fonds d’investissement…) dédiés au financement des acteurs de la santé.