Décentralisation : bilan mitigé treize ans

Jeudi, Décembre 12, 2019 - 18:00

Aucun succès n’est possible sans un développement véritablement équilibré des différentes provinces de la RDC. Il faut plus d’effort « de créativité » et « d’initiatives » des décideurs nationaux et provinciaux dans la mise en œuvre des politiques futures nationale et provinciale. Pour le Gouverneur de la province du Lualaba, Richard Muyej, le pays doit accorder impérativement une place de choix « à la recherche et la prospection pour réaliser un développement équilibré ».

Patron de la province la plus riche de la RDC, en se référant bien entendu à l’état actuel des recherches certifiées, le Gouverneur du Lualaba, Richard Muyej Mangeze, a appelé le Gouvernement central à initier et à financer la recherche et la prospection pour permettre ainsi de capitaliser les richesses de chaque province. Il a fait cette proposition à l’occasion du 2eme forum national sur la décentralisation en RDC ouvert le 11 décembre 2019 à Kinshasa. L’objectif poursuivi par les participants était d’évaluer le processus de mise en œuvre de la décentralisation 13 ans après. Selon lui, il n’existe pas de provinces pauvres en RDC, du moins au niveau des richesses potentielles et inexploitées. « Malgré le partage des compétences établi par les textes légaux dans le domaine du développement, la pratique sociale montre les entités locales sont aux prises avec les velléités du pouvoir central, de l’insuffisance des moyens ».

L’ensemble du pays a besoin aujourd’hui de s’engager dans la voie du développement inclusif. Il est indispensable d’atteindre cet objectif en diversifiant les débouchés pour les jeunes. « Notre pays la RDC au potentiel immense, est appelé à jouer le rôle de moteur d’émergence du continent, mais pour parvenir à cet objectif, il lui revient d’assurer son propre développement dans tous les domaines ». En cherchant à lancer par exemple les Parcs agricoles, le Lualaba qui détient plus de 75 % des gisements de cobalt et de cuivre de l’ex-Katanga tenait à juguler un phénomène bien inquiétant. Il s’agissait de réduire le flux migratoire vers les centres miniers essentiellement, avec le risque de constituer un véritable fléau dans un avenir proche pour la province. L’exploitation artisanale occupe près de 150 000 creuseurs, dont une bonne partie vienne des provinces voisines. Cette situation contribue à créer l’insécurité dans les principaux sites miniers.

Pour Richard Muyej, il revient forcément aux autorités provinciales de donner un coup d’accélérateur au développement de leurs provinces respectives. Toutefois, cela ne devrait se faire que par une collaboration franche entre le pouvoir central, les provinces et les entités décentralisées. « Pour que la décentralisation soit effective, il est important de considérer le rapport entre différents niveaux du pouvoir central, provincial et local soient de type partenarial. La collaboration entre ces trois niveaux doit être teinté d’un esprit de respect mutuel et de complémentarité », a-t-il conclu.

Laurent Essolomwa
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