Le texte permettra, à partir du 1er mars 2020, d’accueillir des non-Européens sur le marché du travail, afin de répondre aux pénuries de main-d’œuvre qui touchent de nombreux secteurs d’activité dans le pays.
Un sommet s’est tenu le 16 décembre autour de la chancelière allemande et des partenaires sociaux pour réfléchir aux priorités et aux modalités de la nouvelle loi. Angela Merkel a évoqué les conséquences négatives pour l’attractivité de son pays que des entreprises pourraient quitter.
En effet, plus de la moitié des entreprises allemandes étaient inquiètes cet automne en raison d’un manque de main-d'oeuvre. Les salariés plus âgés pourraient être encore un peu plus nombreux, comme les femmes actives, et de meilleures qualifications pour les chômeurs peuvent apporter des solutions. Mais elles ne suffisent pas. « Une bonne loi a été mise en place et j’espère qu’elle va contribuer à résoudre le plus important problème de l’économie allemande durant les dix prochaines années », a affirmé Ingo Kramer, le président du patronat allemand.
En Allemagne, le chômage est au plus bas et 2,5 millions de personnes venant d’un autre pays de l’Union européenne y travaillent. Un institut de recherche affirmait récemment que deux cent soixante mille migrants qualifiés étaient nécessaires chaque année jusqu’à 2060. Avec cette nouvelle loi, Berlin espère attirer vingt-cinq mille personnes par an.
Au terme de la rencontre, Angela Merkel s’est voulue positive avec les partenaires sociaux. D’ici à quinze ans, la population active du pays va perdre cinq millions de personnes. Les ressources disponibles en Allemagne ne suffisent pas à combler de tels besoins, pas plus que la main-d’œuvre venant de pays de l’Union européenne. « Au terme de ces négociations, je pense que nous avons une des lois migratoires les plus modernes au monde. Nous nous sommes inspirés d’autres modèles. Nous n’avons pas agi de façon idéologique, mais pris les problèmes à bras le corps », a déclaré le ministre des Affaires sociales, Hubertus Heil.
Les délais pour obtenir des visas devraient être réduits, l’apprentissage de la langue facilité. Des projets pilotes vont être lancés avec l’Inde, le Vietnam et le Brésil. Le portail « Make it in Germany » doit, dans plusieurs langues, promouvoir pour des salariés qualifiés les potentialités offertes par l’Allemagne.
À l’avenir, une personne non européenne qualifiée pourra s’installer dans ce pays sans contrat de travail et disposera de six mois pour en décrocher un. La reconnaissance des diplômes doit être améliorée, l’octroi des visas comme l’apprentissage de la langue facilités.
Adoptée en juin dernier sous la pression des secteurs du numérique et de la santé, la loi sur l'immigration qualifiée simplifiera l’octroi des permis de séjour. Mais elle sera loin de répondre au manque de main-d’œuvre qui touche plusieurs secteurs d’activité.