L’ancien président est rentré à Bangui, après six ans d’exil, a annoncé, le 16 décembre, le secrétaire général de son parti politique, Bertin Béa.
« Depuis hier, François Bozizé se trouve bel et bien dans la capitale centrafricaine. Ce ne sont pas de simples rumeurs, c’est une vérité. Dans les jours à venir, François Bozizé prendra la parole pour s’adresser à ses compatriotes », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse organisée au siège de son parti, Kwa Na Kwa. « Cette annonce ne me semble pas crédible », a toutefois réagi le porte-parole du gouvernement centrafricain, Maxime-Ange Kazagui.
François Bozizé aurait envoyé, au préalable, des émissaires dans la matinée du 16 décembre au palais présidentiel, pour informer le président Faustin-Archange Touadéra de sa présence. Le chef de l’Etat absent, c’est son directeur de cabinet qui aurait reçu le message, dans lequel Bozizé affirmerait notamment souhaiter « contribuer au retour de la paix dans le pays ».
Renversé en 2013 par la Séléka, une coalition de groupes armés rebelles qui s’était emparée de la capitale Bangui, François Bozizé, arrivé au pouvoir en 2003, avait dû céder sa place à Michel Djotodia avant de quitter le pays. Depuis, ses avocats et ses fidèles militaient pour que le gouvernement centrafricain autorise son retour.
Par ailleurs, l'ancien chef de l'Etat est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé en Centrafrique en 2013 pour « crimes contre l’humanité et incitation au génocide ». Il est également sous sanctions des Nations unies pour son rôle dans la crise centrafricaine de 2013, marquée par de violents affrontements communautaires entre population chrétienne et musulmane, au cours de laquelle il avait notamment soutenu des milices anti-balaka. En 2016, une circulaire du ministère des Transports avait également interdit aux compagnies aériennes d’embarquer l’ex-président à destination de la Centrafrique.