Le retrait de Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC) sera débattu ce 19 décembre à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, à New York.
Les discussions, à en croire des sources onusiennes, vont essentiellement porter sur la possibilité d’un renouvellement du mandat de la Monusco tel que prôné par une opinion interne largement partagée. Autant dire que le principe est déjà acté, quitte à se mettre d’accord sur les modalités liées à la reconduction de cette force onusienne sur le territoire national congolais.
Une fois le prolongement du mandat de la Monusco adopté, la représentante spéciale du secrétaire général en RDC et cheffe de la Monusco, Leila Zerrougui, se fera le devoir d’en expliquer le fondement aux membres du Conseil de sécurité, probablement en janvier 2020. C’est ce qu’a relevé Mathias Gillmann, porte-parole de la Monusco par intérim et coordonnateur du groupe de communication des Nations unies, au cours du point de presse animée, le 18 décembre, à Kinshasa.
Tout concourt donc à un éventuel renouvellement du mandat de la Monusco au regard des actes de violences perpétrés ces derniers temps à Beni, dans le Nord-Kivu, avec, à la clé, l’attaque du siège de la mission onusienne par la population locale excédée par l’impuissance des Casques bleus devant la série des tragédies dont est l’objet leur contrée.
Nonobstant cela, plusieurs Congolais continuent d'appuyer la présence de la Monusco, estimant que son départ pourrait enfoncer le pays dans les méandres des violences sans fin. « La Monusco n’a pas vocation à rester indéfiniment en République démocratique du Congo. Elle a été d’un précieux apport dans l’effort pour la pacification de la RDC, depuis bientôt vingt ans », avait déclaré Félix Tshisekedi, dans son discours sur l’état de la nation. Des propos qui réconfortent les défenseurs de la mission onusienne. Pour eux, cette force devrait plutôt être réadaptée par rapport au nouvel environnement politique découlant de l’alternance intervenue au sommet de l'Etat.
La tendance générale est ainsi de procéder graduellement à un redéploiement des effectifs concerté, organisé et structuré de la Monusco. Là-dessus, Félix Tshisekedi avait suggéré, dans son dernier discours, qu’une évaluation soit faite chaque année pour aboutir au transfert des responsabilités de la Monusco vers les Forces armées de la RDC. Il a souhaité que « le Conseil de sécurité renforce la relation de la brigade avec la Monusco pour notamment contribuer à la protection des civils comme l’ensemble de la Monusco ».
Pour les mouvements citoyens opérant à l’est du pays, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a d’autre alternative que de renouveler, pour une durée d’une année, le mandat de la Monusco. « Cela permettra d’élaborer une stratégie efficace dans l’accompagnement de nouvelles autorités de la RDC pour une meilleure protection des droits humains et de préparer finalement le retrait de cette mission onusienne sur le sol congolais », note la Fédération internationale pour les droits humains, une plate-forme internationale de défense des droits humains active au Nord-Kivu.
Le Front commun pour le Congo, la famille politique de l’ancien président, Joseph Kabila, continue, pour sa part, d'exiger un calendrier de retrait des troupes de la Monusco dont la présence en RDC s’est révélée, d’après lui, contreproductive en termes de sécurisation de la population et de maintien de la paix.