Elu récemment au premier tour avec 58,13 % des suffrages, Abdelmadjid Tebboune a prêté serment le 19 décembre, lors d’une cérémonie officielle à Alger.
Le nouveau chef de l’Etat succède à Abdelaziz Bouteflika, dont il fut le Premier ministre, et qui a été contraint à la démission en avril dernier par un mouvement populaire de contestation du régime qui agite l’Algérie depuis plusieurs mois.
Lors de la prestation de serment, Abdelmadjid Tebb, main droite sur le Coran, a prononcé la formule prévue par la Constitution, jurant notamment de « respecter et de glorifier la religion islamique, de défendre la Constitution, de veiller à la continuité de l’Etat, d’agir en vue de la consolidation du processus démocratique, de respecter le libre choix du peuple ».
Peu avant, le président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche, a donné lecture de la proclamation des résultats définitifs consacrant l'élection d'Abdelmadjid Tebboune, devant un parterre de dignitaires, et en présence également des quatre autres candidats malheureux : Abdelkader Bengrina, Ali Benflis, Azzedine Mihoubi, et Abdelziz Belaïd.
« Ces élections qui ont eu lieu dans un climat calme et serein vont mener vers une Algérie nouvelle comme l’a réclamé le peuple », a déclaré Abdelkader Bensalah qui assurait l'ntérim à la tête de l’Etat depuis le départ d’Abdelaziz Bouteflika
« Les aspirations exprimées par la population pacifiquement trouveront toute l’attention du président élu », a affirmé Abdelkader Bensalah, en référence au « Hirak » qui avait appelé au boycott de la présidentielle, dénonçant un scrutin ne visant qu’à permettre au régime de se régénérer, et qui dénie d’ores et déjà toute « légitimité » à Abdelmadjid Tebboune.
Haut fonctionnaire de carrière, longtemps ministre puis éphémère Premier ministre d'Abdelaziz Bouteflika, Abdelmadjid Tebboune est considéré par la contestation comme un représentant du « système » au pouvoir depuis l’indépendance en 1962, dont le mouvement populaire demande le démantèlement.