Le mandat des soldats de la paix de l'Amisom, la mission de l'Union africaine en Somalie, arrive à échéance en 2021.
Entre-temps, les attaques terroristes se multiplient. Une psychose est en train de s'installer dans le pays, qui doute de sa capacité à faire face seul au terrorisme. Le dernier raid des shebabs remonte au 11 décembre 2019. Ils avaient attaqué un camp militaire à Mogadiscio, tuant quatre civils et un soldat. La veille, ils avaient attaqué l'hôtel SYL et tués trois civils. C'était le 4e assaut depuis 2015 de cet hôtel fréquenté par les dignitaires du régime. La menace touche également les pays voisins (Ethiopie, Kenya, Tanzanie) qui craignent une forte migration des populations somaliennes dès l’annonce du départ de l’Amisom.
Initialement prévue pour six mois, la mission de maintien de la paix a démarré en 2007, avec pour objectif de soutenir un congrès de réconciliation nationale post de la guerre civile. Le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé le déploiement de vingt et un mille soldats et cinq cents policiers, en provenance d'Ouganda, du Burundi, d’Ethiopie et du Kenya. Son rôle fondamental est de lutter contre le mouvement terroriste Al Shabab et de " créer un environnement relativement sécurisé qui a permis au processus somalien de paix de s’enraciner et à la population locale de commencer à mettre en place des institutions locales qui peuvent fournir des services, reconstruire l’économie locale et créer des liaisons avec l’économie nationale et le gouvernement national ". La population somalienne s’inquiète du départ de cette force militaire, tant la menace terroriste reste bien réelle, les shebabs ayant fui les villes, et s'étant éparpillés dans les campagnes où ils mènent des raids meurtriers. Or, l'armée et la police somaliennes ont commis des formations en matière de maintien de la paix. Malgré tout, l'Amisom ne cache pas son inquiétude sans détailler les motifs : impréparation, manque de moyens, peu de fiabilité des soldats. 2021 semble trop tôt pour la fin de la mission de l'Amisom.