Drones en Afrique : entre engouement et menace

Les drones suscitent un engouement en Afrique. Ces engins sans pilote évoluent dans un environnement dépourvu de législation appropriée. Leur prolifération incontrôlée pourrait devenir une menace

L'avocat Cédric Dubucq, président de Lexafrica, explique : " Les drones sont devenus incontournables dans de nombreux domaines. Qu’ils soient destinés à la recherche, aux loisirs ou à la sécurité, ces engins sont de plus en plus nombreux à prendre d’assaut le ciel africain. C’est un marché en pleine expansion. C’est non seulement un potentiel économique mais aussi une possibilité pour les Etats de sécuriser leurs frontières, d’envoyer des médicaments dans des endroits difficiles d’accès. Ça permet aussi de créer des emplois. Le spectre est extrêmement large".
Les exploits des drones sont nombreux en Afrique : surveillance des réseaux d’infrastructures et des terres agricoles, élaboration de cartes topographiques, détection des infractions environnementales (pêche illégale, marées noires, filtrage des braconniers, tournage d’images pour la télévision...). Si les drones sont en passe d’opérer une véritable révolution dans bien des domaines, ils ouvrent en même temps la porte à des activités illicites difficiles à contrôler. Le président de Lexafrica rappelle que le drone peut transporter des produits illicites, voire des armes, prendre des clichés de zones de combat, avec le risque de porter atteinte à la sécurité des pays. Il plaide pour l'encadrement juridique de l'outil à travers l’adoption de lois communes à plusieurs pays africains, ou de façon autonome, pays par pays.
Maître Cédric Dubucq insiste sur une distinction essentielle à faire, des drones civils et des drones militaires. Il souhaite que les différentes réglementations qui verront le jour précisent les modalités d’utilisation des drones civils et des drones militaires."Aujourd’hui on évolue dans un environnement jurassez disparate", déplore-t-il. Il note qu'on ne peut pas envisager un permis de drones et une législation permettant de reculer ce secteur sur le plan international. "Les Etats n'étant pas encore prêts à renoncer à leur souveraineté juridique en faveur de lois applicables dans le monde entier", soutient-il. 

Noël Ndong
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