Coopération Congo-Chine. Daniel Owassa : « L’amitié est restée constante et les relations ne cessent de se développer »

Lundi, Décembre 30, 2019 - 10:41

Le Congo et la Chine maintiennent depuis plus de 50 ans leurs relations diplomatiques. En 2016, les présidents congolais, Denis Sassou N’Guesso, et Chinois, Xi Jinping, avaient hissé la coopération entre leurs pays au niveau de partenariat stratégique global. En 2018, le Congo a adhéré à l’initiative chinoise « la ceinture et la route ». Le Congo figure parmi les quatre pays pilotes de la coopération sino-africaine dans le domaine industriel. Ambassadeur du Congo en Chine, Daniel Owassa, exprime aux Dépêches de Brazzaville la volonté des autorités congolaises de dynamiser au mieux la coopération entre Brazzaville et Beijing. Entretien.

Les Dépêches de Brazzaville : Le Congo et la Chine sont à la 55e année de l’établissement de leurs relations diplomatiques. Que représente cet âge pour les deux pays ?

Daniel Owassa : 55 ans témoignent de ce que le Congo est un pays ami de la Chine et vice-versa. Je me souviens encore des paroles du président Xi Jinping, en Afrique du Sud lors du Focac (Forum sur la coopération sino-africaine). Il faisait la distinction entre les vieux et les nouveaux amis de la Chine. Le Congo est effectivement un des vieux amis de la Chine. Le chef d’Etat chinois a fait du Congo un pays pilote en matière de capacités de production, faisant de notre pays le 4e pays africain dans ce domaine. L’amitié entre les deux pays est restée constante et les relations n’ont pas cessé de se développer. Tout ce qui a été fait au cours de cette année s’inscrit dans ce cadre.

LDB : L’année 2019 est à son terme, quel bilan dressez-vous des relations entre les deux pays ?

D.O : Pour parler de bilan, il faut regarder le contexte qui est marqué par les négociations difficiles que nous avons avec le Fonds monétaire international (FMI). Une partie de ces discussions s’est tenue en Chine parce qu’elles entraient dans le cadre des débats que nous avons eu avec la partie chinoise sur la restructuration de notre dette. Cela a été quelque chose de décisive, puisqu’elle a rendu possible l’accord avec le FMI. Ce fut un des grands marqueurs de cette année.

Nous avons également bénéficié de l’annulation de 20 millions de yuans de dette gouvernementale. Tenant compte de la situation que nous traversons actuellement, le gouvernement chinois avait fait un don de 100 millions de yuans au gouvernement congolais pour l’aider à sortir de la phase difficile dans laquelle il se trouve.

On ajoutera dans le cadre de cette amitié d’importantes visites qui ont été réalisées de part et d’autre et qui vont se poursuivre notamment avec la visite prochaine d’une grande délégation des membres de l’Assemblée populaire nationale chinoise et certainement d’autres personnalités chinoises qui visiteront notre pays sous peu. On peut dire que cette année a bien commencé et qu’elle se termine aussi bien.

LDB : On note une certaine hibernation dans la réalisation de quelques projets comme celui de la création des zones économiques spéciales, en particulier celle

de Pointe-Noire. Quel commentaire faites-vous à ce propos ?

D.O : Il y a eu un ralentissement ces trois dernières années du fait de ce que nous traversons une phase délicate sur le plan économique, mais la coopération sino-congolaise ne s’est pas, pour autant, arrêtée. La Chine avait décidé d’accompagner le Congo dans la réalisation de la zone économique spéciale de Pointe-Noire. Présentement les deux parties sont en train de travailler pour faire avancer ce dossier.

La signature de l’accord sur la restructuration de la dette du Congo pourra permettre le redémarrage d’un certain nombre de projets qui avaient été mis en difficultés. Quand je parle de projet je fais allusion au passage de l’analogie au numérique avec la société Startimes. Je pense aussi de la couverture nationale en télécommunication, notamment la troisième phase. Il y a également en perspective la réhabilitation du Chemin de fer Congo Océan. Considérée comme l’épine dorsale de notre économie et bien d’autres projets, qui permettront aux deux pays de raffermir leur coopération.

LDB. Le Congo n’a pas pris part aux diverses expositions commerciales et culturelles, qui ont eu lieu cette année en Chine dans le cadre de la coopération sino-africaine, à quoi est due cette absence ?

D.O : Cette absence se justifie par la situation économique que nous traversons, puisque la participation à ces évènements requiert un coût. Les restrictions budgétaires n’ont pas permis au Congo d’être présent, quand cette présence était nécessaire ou requise. Je fais notamment allusion à l’exposition de Shanghai et bien d’autres. Toutefois, j’ai le sentiment qu’avec la signature de l’accord sur la restructuration, nous allons, l’année prochaine, reprendre la vitesse de croisière que nous avons connue, lorsque nous avons lancé le partenariat stratégique en 2006. Ce dernier avait permis à notre pays de connaître des changements qualitatifs et nobles.

Propos recueillis par Durly Emilia Gankama
Légendes et crédits photo : 
Ambassadeur du Congo en Chine
Notification: 
Non