A une année et demie de l’élection présidentielle de 2021, les états-majors politiques et leurs animateurs bougent. Les stratégies et calculs politiques se multiplient.
Comme l’hirondelle qui annonce le printemps, le président de l’Union des démocrates humanistes Yuki (UDH-Yuki), Guy Brice Parfait Kolelas, vient d’ouvrir le bal en déclarant son intention d’être candidat à l’élection présidentielle de 2021, à la faveur d’une conférence de presse animée le 21 décembre à Brazzaville.
L’ex-dirigeant du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI) est allé plus loin lorsqu’il se dit prêt à s’effacer devant un candidat de n’importe quelle obédience politique qui le convaincra. S’agit-il d’une ouverture politique ou d’une stratégie électorale ? L’avenir nous le dira.
De son côté, le président du MCDDI, Euloge Landry Kolelas, est en train d’inviter, dans presque toutes ses sorties publiques, les anciens sociétaires de sa formation politique à rejoindre « la maison mère ». Il soutient son idée par un adage populaire qui dit : "L’union fait la force". A-t-il constaté que son parti est en perte de vitesse ? Assurément.
Les résultats obtenus par le MCDDI aux dernières élections législatives de 2017 sont édifiants : aucun député ; bien que les élections n’aient pas été organisées dans certaines circonscriptions du département du Pool, fief du parti.
Le Centre bouge, mieux il se déchire. Après le retrait par le ministère de l’Intérieur du récépissé de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) que dirige Digne Elvis Okombi Tsalissan, son ancien compagnon et député de Yaya dans le Niari, Jean Valère Mbani, vient de créer sa propre formation politique dénommée « Le Congo en marche ». Les deux députés, bien qu’étant jusqu’à présent sous le label de l’UMP à l’Assemblée nationale, se regardent actuellement en chiens de faïence. Ils s’accusent mutuellement de déstabilisation.
Les autres partis et acteurs de cette obédience politique ont créé le 2 décembre un groupement des partis du Centre coordonné par Jean Michel Bokamba Yangouma qui est secondé par Luc Daniel Adamo Mateta. Cette plate-forme incarne les valeurs de non-violence et de tempérance. Elle se propose de bâtir une société fondée sur la modération, la sobriété et la maîtrise.
A la majorité présidentielle, un mauvais vent a traversé pendant un bon moment le Parti congolais du travail avant la convocation de son cinquième congrès ordinaire qui devrait s’achever ce 30 décembre. Le calme semble regagné « la maison de Pierre Ngolo ». Sera-t-il permanent ou passager ? Tout le monde attend impatiemment les résultats du congrès.
Avant ce grand-messe, le PCT a reçu de nouveaux adhérents aussi bien des personnalités que les partis politiques, notamment le Front patriotique de Destinée Hermella Doukaga et l’Union des forces démocratiques de Josué Rodrigue Ngouonimba.
De son côté, l’opposition dans toute sa diversité n’a pas une position commune sur les prochaines échéances électorales. Au cours de la conférence de presse du 26 décembre, le premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale, Pascal Tsaty Mabiala, a proposé le report de l’élection présidentielle en 2023.
Il a, par ailleurs, sollicité l’instauration d’une transition et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, à la seule condition, a-t-il expliqué, qu’à la fin de la transition, le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, ne soit pas candidat au scrutin présidentiel.
En effet, on a remarqué que l’opposition se met au pas souvent en retard sur des questions politiques, avec tous les risques de rater le coach. Son attention pour l’heure étant tourné sur le dialogue national dont le format et la date restent à déterminer. A propos de ces futures retrouvailles, les démarches engagées par le Conseil national du dialogue que préside l’ancien ministre Martin Mberi ne semblent pas obtenir l’assentiment de tous les acteurs politiques.