Entre le renouvèlement des instances dirigeantes et la recherche de la performance qui lui manque souvent dans les compétitions de haut niveau, les défis à relever pour le compte de la nouvelle année sont énormes pour le sport national.
Les Diables rouges vont participer à des épreuves qualificatives des jeux Olympiques de Tokyo 2020 dans sept disciplines. Il s’agit de l’athlétisme, de la boxe, du karaté, de la lutte, de la natation, du taekwondo et du tennis de table. Il faut batailler pour assurer une qualification aux JO et se rendre ensuite à Tokyo avec l’ambition d’offrir au Congo sa première médaille olympique peu importe la couleur. Lors des derniers jeux de Rio en 2016, le Congo par l’entremise de Franck Elemba était passé tout prêt de l’exploit. L’athlète congolais s’était classé 4e avec un lancer de 21m20 lors de la finale du lancer de poids.
Les lutteurs peuvent être aussi un motif d’espoir pour les JO. Ils avaient gagné une médaille lors des Jeux africains du Maroc. Les pongistes également ont glané une médaille de bronze par l’équipe masculine. En plus, lors des derniers championnats d’Afrique de la zone 3, les Congolais ont remporté douze médailles dont trois en or, trois en argent et six en bronze, se classant à la deuxième place derrière la République démocratique du Congo. Le Karaté congolais décevant aux Jeux africains 2019 a pu sauver l’honneur grâce à sa version féminine. Pour la suite, l’enjeu est de taille car ce sera la première fois que le karaté sera retenu au programme des JO.
La qualification pour la CAN 2021, l’autre challenge
Les footballeurs congolais, éliminés à la porte du tournoi qualificatif par la Zambie, doivent toutefois se concentrer sur la 6e phase finale du Championnat d’Afrique des nations (Chan) en avril au Cameroun. Le Congo y participera pour la troisième fois de son histoire, la deuxième fois d’affilée. En attendant le tirage au sort, les dirigeants du football congolais ont confié à cette équipe la mission d’atteindre le dernier carré pour confirmer la progression.
Outre le Chan, les Diables rouges devraient lutter pour une qualification à la phase finale de la CAN 2021. Le Congo se classe actuellement deuxième du groupe I avec trois points en deux matches. La double confrontation de septembre face à eSwatini sera décisive pour le onze national. Deux victoires lors de ses deux rencontres placeront le Congo à la CAN à 90%. Les Diables rouges, rappelons-le, ont manqué deux phases finales de la CAN notamment en 2017 et 2019. Revenir à Yaoundé qui l’a vu consacrer champion d’Afrique en 1972 sera passionnant.
Au mois de mars, les Diables rouges débuteront les éliminatoires de la Coupe du monde. Le Congo n’a jamais participé à une phase finale de la Coupe du monde. Le challenge est aussi grand pour les moins de 20 ans et les U-17 qui passeront aussi par les éliminatoires des CAN. Chez les jeunes, la dernière participation remonte en 2015, lors de la CAN U-20 au Sénégal. Les clubs congolais ne seront non plus épargnés. Ils doivent livrer les prestations de qualité pour reconquérir les deux places supplémentaires perdues par le Congo. L’Etoile du Congo est pour l’instant le seul club assuré de participer à la Coupe africaine de la Confédération pour le compte de la saison 2020-2021. Celui qui jouera la ligue africaine de champions sera connu au terme du championnat national d’élite direct Ligue 1.
Signalons que les footballeurs ont bouclé l’année 2019 par la visite du président de la Fédération internationale de football association (Fifa) à Brazzaville. La présence des délégués de la Fifa à Brazzaville a confirmé la volonté de ses dirigeants à installer leur bureau régional dans la capitale congolaise. Gianni infantino a aussi inauguré le siège de la Fécofoot puis visiter le complexe sportif La Concorde à Kintélé. Reçu en audience par le président de la République, il a insisté sur la mise en valeur des installations sportives puis sur le développement du football féminin et des jeunes.
Handball, Athlétisme et Gymnastique
Le handball congolais débutera l’année par la participation à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations, challenge Denis Sassou N’Guesso du 16 au 26 janvier à Tunis, en Tunisie. L’ambition étant de valider une qualification pour la Coupe du monde. Pour livrer des prestations de qualité, les Diables rouges ont bénéficié de l’appui du technicien Français, Guy Petitgirard, doté selon le président de la Fécohand d’une grande expérience.
Les dames également participeront au cours de la même année à la coupe d’Afrique des nations, séniors dames qui se tiendra au Cameroun. Cinquième à la dernière édition de la compétition à Brazzaville, les Congolaises devraient faire mieux en terminant sur le podium afin de garantir leur place aux prochaines échéances mondiales. En club, le Congo cherchera à améliorer son rang lors des coupes africaines des clubs de 2020. En 2019, Abo Sport était sur la troisième marche du podium.
En athlétisme, relancer le meeting de Brazzaville reste d’actualité. En marge du congrès de l’IAAF (International associations of athletics fédérations) le 5 octobre à Doha, au Qatar, Brazzaville a été en effet choisie par la Confédération africaine parmi les villes qui accueilleront les tours de meeting qu’entend organiser la CAA sur le continent à partir de 2020. Mais le manque de financement pourrait freiner la concrétisation de ce projet. Les athlètes congolais seront attendus à Alger pour les championnats d’Afrique seniors en juin et au Kenya en juillet pour les championnats du monde des juniors en juillet.
En gymnastique, les gymnastes congolais vont défendre en mars en Egypte leurs médailles gagnées lors des derniers championnats d’Afrique de gymnastique aérobic qui se sont disputés à Brazzaville. Le Congo était sur le podium. Dans la même période, ils vont poursuivre leur apprentissage dans une autre compétition de gymnastique artistique.
Vouta Dony appélé à confirmer à Brazzaville
Au Kick Boxing, l’athlète congolais Vouta Dony pourrait mettre en jeux sa ceinture gagnée à Yaoundé en 2019 lors des championnats d’Afrique professionnels. Il lui faut les moyens afin de lui permettre de se défendre à Brazzaville face à un Marocain. « Cette ceinture continentale, dont nous en sommes tous fiers, nous met devant un nouveau défi, celui de sa remise en jeu. Sa détention définitive ne peut se faire qu’au terme d’une nouvelle victoire au combat professionnel sous peine de se la voir retirée par l’instance continentale », a expliqué Gerry Blaise Bollé, le président de l’association Boxe pied poing, au ministre des Sports .
Pour le compte de la boxe des pharaons, les Diables rouges participeront à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, à la deuxième édition des championnats d’Afrique centrale de la boxe des pharaons rénovée, après ceux de Brazzaville en avril dernier.
Le basketball congolais suspendu après le refus des autorités congolaises d’organiser l’Afrobasket 2015 attend toujours la levée de sa sanction pour retrouver la scène continentale. Cette nouvelle année après les jeux Olympiques, les instances des fédérations seront renouvelées (mis à part le football) dans le seul but de donner un nouveau souffle à chaque discipline.
Les nouveaux présidents qui seront élus ou d’autres qui seront reconduits vont à coup sûr axer leur programme de développement sportif autour de la formation, condition sine qua non pour atteindre la performance. L’organisation régulière des compétitions nationales et la participation à des tournois internationaux rendent des fédérations plus crédibles. Malheureusement au Congo, il y en a qui n’existe que de noms. Elles passent parfois des olympiades entières sans organiser la moindre compétition ni initier des programmes de vulgarisation de la discipline. C’est le cas du judo qui vient de passer toute une olympiade sans participer à des compétitions puisque divisé par une crise interminable.