Message du chef de l’Etat : le collectif des partis de l’opposition qualifie de campagne présidentielle

Samedi, Décembre 28, 2019 - 14:57

La plate-forme de l’opposition que dirige Mathias Dzon a animé le 26 décembre dernier une conférence de presse au cours de laquelle elle a analysé le discours du président de la République sur l’état de la nation devant le parlement réuni en congrès.

Qualifiant ce message de discours de lancement de campagne pour l’élection présidentielle de 2021, le Collectif des partis de l’opposition congolaise (CPOC), pense que le président de la République a, une fois de plus, déçu les attentes des Congolais. « Dévastées par une crise économique et financière sans précédent, les populations congolaises meurtrières attendaient du président de la République, qu’il énonce dans son bilan de l’année 2019, des mesures concrètes, immédiates et fortes pour les sortir de l’extrême pauvreté dans laquelle elles végètent. Il n’en a rien été malheureusement », ont déclaré les co-animateurs de la conférence de presse.  

Selon eux, le chef de l’Etat devrait dire au peuple pourquoi la première revue du Fonds monétaire international (FMI) et le décaissement de la deuxième tranche de la Facilité élargie de crédit (FEC), programmés pour le mois de décembre mais finalement reportés en mars 2020. Il devrait aussi, d’après eux, édifier les Congolais sur le nombre de mesures exécutées et celles en cours d’exécution dans le cadre de l’accord avec le FMI.

Abordant la problématique de la lutte contre les antivaleurs, le président par intérim du CPOC, Christophe Moukouéké et ses amis ont rappelé que le peuple attendait des actes palpables et non pas des discours non suivis d’effets.  « Nonobstant ces proclamations lénifiantes, le président de la République n’a pas dit combien de délinquants en col blanc la Haute autorité de lutte contre la corruption qu’il dit avoir mise en place, a déjà identifié et poursuivi et combien de Congolais élus ou nommés à des postes de responsabilité ont déclaré leurs biens », ont-ils déploré, estimant qu’il ne suffit pas d’adopter des lois mais de les traduire en actes concrets.

Quant au recrutement de deux mille jeunes enseignants sortis des écoles de formation annoncé pour 2020, le CPOC doute de la tenue d’une telle promesse d’autant plus que le président de la République n’a pas détaillé comment financer cette nouvelle dépense. « Aujourd’hui, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2021 et pour amadouer les jeunes qui représentent plus de la moitié de l’électorat, le chef de l’Etat a lancé une opération de charme à leur endroit. Au mépris des contraintes budgétaires actuelles, il a promis recruter en 2020, deux mille jeunes enseignants sortis des écoles de formation, sans toutefois dire comment il allait financer cette nouvelle dépense », dénoncent-ils.

S’agissant du dialogue, l’opposition extraparlementaire estime que le chef de l’Etat qui conditionne son organisation dans le seul cadre du Conseil national du dialogue, a réitéré par cette proposition son rejet catégorique d’un vrai dialogue politique national inclusif. « Le dialogue politique national inclusif est incontournable. Il constitue la seule et bonne stratégie pour sortir pacifiquement et durablement le Congo de la crise actuelle. De ce fait, il est à la fois une ardente obligation et une urgence. Il doit en conséquent être convoqué sans délai, dès la première quinzaine du mois de janvier 2020 », ont-ils conclu.

Parfait Wilfried Douniama
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