Pour son message de vœu à l’entame de 2020 qu’il a qualifié d’année de l’action, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a choisi d’allier la sobriété à la solennité pour marquer les esprits.
L’exercice valait bien la chandelle. Tranchant avec l’élasticité de ses dernières interventions, le chef de l’Etat n’a eu qu’une bonne dizaine de minutes pour décliner ses priorités et ressasser les points vitaux de la vie globale du pays. C’était non sans évoquer, par devoir de réminiscence, l’an 2019 qui aura consacré l’effectivité de la première alternance pacifique au sommet de l’Etat depuis l’indépendance.
A travers les élections de décembre 2018, a-t-il indiqué, les Congolais ont contredit, par la voie des urnes, « tous les prophètes de malheur et prouvé au monde entier, leur capacité à faire triompher l’intérêt général » en faisant preuve de patriotisme et d’un sens aigu de l'Etat. « Nous avons ainsi brisé cette spirale, où le gagnant gagne tout et le perdant perd tout. Nous avons appris à gagner ensemble », s’est-il réjoui tout en félicitant les uns et les autres « pour l’amour de la patrie éprouvé » et pour avoir fait grandir la jeune démocratie congolaise.
Très attendu sur le volet de l‘insécurité à l’Est, le chef de l'Etat a juste renouvelé ses promesses de restauration de la paix notamment à Béni et dans les localités environnantes en proie aux violences récurrentes perpétrées par la horde des groupes armés tant nationaux qu’étrangers. Il croit fermement aux dividendes que pourra générer la stratégie militaire mise en place aux fins de pacification de cette partie du pays. « La conquête de la paix sur l’ensemble du territoire national par l’éradication de l’insécurité constitue et va constituer ma première priorité jusqu’au rétablissement effectif de la paix totale dans notre pays. Sans la paix et l’insécurité, notre population ne pourra contribuer au développement », a-t-il martelé sur un ton ferme.
Au-delà du défi militaire qu’il s’est engagé à relever en cette année 2020, Félix Tshisekedi croit à la transformation de la RDC, au génie congolais et, surtout, à la capacité de ses compatriotes à construire un pays qui leur ressemble dans ce qu’ils caressent de plus beau comme rêve. « Confessons la grandeur du Congo, travaillons à reconstruire un pays dont nous sommes fiers », a-t-il exhorté tout en rassurant sur sa volonté à « créer des conditions pour que chacun puisse, avec son talent, jouer activement son rôle dans la reconstruction du pays ».
Evoquant la gratuité de l’enseignement de base qui demeure l’une des grandes réformes de son quinquennat, Félix Tshisekedi a indiqué qu’au-delà de cette donne, l’amélioration de la qualité du programme, la formation continue des enseignants ainsi que leur prise en charge seront également au cœur de ses préoccupations pour le bien du système éducatif congolais. Et d’annoncer, dans la foulée, la paie à partir du mois de janvier 2020 des enseignants dits Non Payés et de Nouvelles Unités, mais aussi la tenue imminente des états généraux de l’Enseignement supérieur et universitaire.
Enfin, le président de la République a convié la Justice ainsi que le Parlement à user de leurs prérogatives respectives sans entrave aucune, avant d’inviter les médias et les journalistes « à véhiculer les valeurs du travail et du patriotisme pour un Congo grand et prospère ».