A neuf mois de l’élection présidentielle, Alassane Dramane Ouattara, président en exercice, envisage de proposer une réforme constitutionnelle au Parlement avant la fin de l’année.
L’annonce a été faite, le 6 janvier, par le président de la République, lors de la cérémonie de présentation de vœux du Nouvel An au corps diplomatique. « Dans le courant du premier trimestre de cette année, je proposerai au Parlement des modifications de la Constitution pour la rendre plus cohérente », a déclaré le chef de l’Etat ivoirien. S’il n’a donné aucune précision sur les détails des réformes à venir, l’homme de 78 ans a indiqué qu’il ne s’agissait pas d’une manœuvre pour écarter « qui que ce soit » de la course à la présidentielle prévue pour octobre 2020.
Cette annonce intervient dans un contexte politique tendu, alors que le président ivoirien continue d’entretenir le mystère sur son éventuelle candidature au prochain scrutin présidentiel, et que l’opposition dénonce des manœuvres pour écarter ses principaux rivaux politiques. Il y a quelques mois, Alassane Ouattara conditionnait sa candidature à la participation d’Henri Konan Bédié ou même de Laurent Gbagbo récemment acquitté par la cour pénale internationale tout en affirmant vouloir céder la place à la « jeune génération ».
Fin décembre 2019, Guillaume Soro, ancien proche du pouvoir et seul grand rival à avoir officiellement annoncé sa candidature, dénonçait une manœuvre du chef de l’Etat pour l’écarter de la course à la présidentielle, après l’émission contre sa personne d’un mandat d’arrêt international par la justice ivoirienne.
D’après le chef de l’Etat, « toutes les conditions sont maintenant réunies pour que l’élection présidentielle à venir soit juste, transparente, ouverte et apaisée ». Une rencontre devrait d’ailleurs être organisée au cours de ce mois de janvier avec les partis politiques et la société civile pour finaliser le travail sur le code électoral, alors même que la réforme de la Commission électorale indépendante devant conduire la présidentielle est vivement critiquée par l’opposition.