L’ONU a proclamé 2020 l’année internationale de la santé des végétaux (AIPH). Cette année est une occasion unique de sensibiliser le monde entier à la manière dont la protection phytosanitaire peut contribuer à éliminer la faim, à réduire la pauvreté, à protéger l’environnement et à impulser le développement économique.
Saviez-vous que certaines graines d’arbres peuvent germer uniquement dans l’estomac des éléphants ? Ceci n’est qu'un exemple de la façon dont les végétaux et les animaux, y compris les humains sont intimement liés et ne peuvent survivre sans l’ensemble des bactéries et des champignons qui génèrent la chaleur nécessaire aux sols dont les végétaux ont besoin pour prospérer.
Les végétaux sont à l’origine de l’air que nous respirons et de la plupart des aliments que nous consommons, mais souvent on ignore comment les préserver. Cela peut avoir des résultats dévastateurs. L’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture estime, en effet, que les ravageurs et maladies des végétaux causent chaque année jusqu’à 40% de pertes de cultures vivrières, privant des millions de gens de nourriture et portant un grave préjudice à l’agriculture, principale source de revenus pour les communautés rurales pauvres. C’est pour ces raisons, entre autres, que l’Assemblée générale des Nations unies a proclamé 2020 « année internationale de la santé des végétaux ». « La santé des végétaux est de plus en plus menacée. Le changement climatique et les activités humaines ont dégradé les écosystèmes, réduit la biodiversité et créé de nouveaux scénarios dans lesquels les ravageurs peuvent prospérer », affirme l’experte du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Marieta Sakalian.
Dans le même temps, les voyages et le commerce internationaux ont été multipliés par trois en volume au cours de la dernière décennie, selon l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, facilitant la propagation rapide des ravageurs et des maladies à travers le monde, causant ainsi de grands dommages aux végétaux indigènes et à l’environnement.
Par exemple, le nématode du pin nord-américain, « Bursaphelenchus xylophilus », est une espèce de ver nuisible responsable d’une maladie connue sous le nom de maladie du flétrissement. Elle a été découverte pour la première fois en 1999 dans l’Union européenne dans les forêts portugaises. Aujourd’hui, tout le territoire du Portugal est délimité pour signaler la présence du ver dotée d’une zone tampon de 20 km, exempte du ravageur, établie le long de la frontière espagnole pour empêcher sa propagation. Il est beaucoup plus rentable de protéger les végétaux contre les ravageurs et les maladies que de faire face à des situations d’urgence phytosanitaire à part entière. Les ravageurs et les maladies des végétaux sont souvent impossibles à éradiquer une fois établis, et leur gestion est chronophage et coûteuse. La prévention est essentielle pour éviter l’impact dévastateur des ravageurs et des maladies sur l’agriculture, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire, et beaucoup d’entre nous ont un rôle à jouer.
La lutte intégrée contre les ravageur est une approche écosystémique qui combine différentes stratégies et pratiques de gestion pour faire assurer des cultures saines tout en réduisant au minimum l’utilisation de pesticides. Le fait d’éviter les substances toxiques dans la lutte contre les ravageurs protège non seulement l’environnement mais aussi les pollinisateurs, les ennemis naturels des ravageurs, les organismes bénéfiques et les personnes et les animaux qui dépendent des végétaux. Plus de 820 millions de personnes dans le monde sont sous-alimentées, un nombre qui augmente au lieu de diminuer. Les politiques et les actions visant à promouvoir la santé des plantes sont fondamentales pour atteindre les objectifs 1 et 2 de développement durable : pas de pauvreté et faim zéro.