L’Université de Kinshasa ne sera pas fermée. Telle est la mesure phare ayant sanctionné la 17e réunion ordinaire du Conseil des ministres présidée le 10 janvier à la cité de l’Union africaine par le chef de l'Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. De quoi rassurer les esprits et, surtout, couper court à la vile rumeur distillée dans la ville haute sur une prétendue interruption de l’année académique 2019-2020.
Comme l’a expliqué le ministre de la Communication et Médias, Jolino Makelele, dans son compte-rendu, la suspension des activités sur le campus de Kinshasa n’était dictée que par le souci de rétablir rapidement un climat de sérénité nécessaire au bon fonctionnement de cette institution universitaire.
Très attendu dans la gestion de ce sulfureux dossier après la tension consécutive aux récentes escarmouches observées au campus de Kinshasa entre les forces de l’ordre et les étudiants en furie manifestant contre la hausse des frais académiques, Félix Tshisekedi devrait puiser, dans ses ressorts, l’intelligence nécessaire afin de trouver le point d’équilibre susceptible de dénouer la crise qui s’est installée en milieu universitaire.
Usant de tact et d’un sens élevé de discernement, le chef de l’Etat a, d’emblée, soutenu le processus d’indentification des étudiants en ordre initié par le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire. La dernière découverte des armes et munitions dans le home 8 par la garde universitaire, dans la foulée desdites manifestations, avait alerté l’opinion sur l’infiltration éventuelle du site universitaire par des présumés hors-la-loi. Ainsi donc, le relogement des étudiants réguliers dans les homes sera dorénavant précédé par cette opération d’identification devant conduire à une maîtrise parfaite de la masse estudiantine pour une meilleure gestion du campus. Sur le même ordre d’idées, le chef de l‘Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a donné son quitus pour l’exécution des travaux de réhabilitation des résidences universitaires qui, pour l’heure, se trouvent dans un piteux état et dans un délabrement très avancé.
Et devant les pertes en vies humaines (policiers et civils) et de nombreux cas de blessés, le président de la République a instruit le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, en collaboration avec le vice-Premier ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières et, sous l’autorité du Premier ministre, d’identifier les inciviques afin qu’ils subissent la rigueur de la loi à travers des sanctions exemplaires.
Le chef de l’Etat s’est, par ailleurs, gardé de s’immiscer dans des considérations ayant trait à la structuration des frais académiques qui relèvent plutôt d’une gestion consensuelle entre les parties prenantes, en l’occurrence le Comité de gestion, l’Association des professeurs, l’Association des scientifiques, l’Association du personnel administratif et technique et la coordination estudiantine.
A ce sujet, il est à noter que l’accord obtenu et signé dans ce cadre concernant les frais académiques, fixe à 490000 FC par an les frais pour les classes de recrutement et à 485000 FC pour les classes montantes. Cet accord engage toutes les parties signataires, sauf à établir la non-qualité de la délégation d’étudiants ayant engagé la communauté estudiantine sur ce front. Aux étudiants de prendre leur mal en patience.