Le président américain, Donald Trump, a ouvert, le 23 janvier, un nouveau front dans son combat contre l’immigration en s’attaquant au « tourisme de maternité ».
Cette pratique controversée, qui vise à tirer profit du droit du sol très extensif en vigueur selon la loi américaine, était déjà dans le viseur des autorités. Et notamment des forces de l’ordre, qui ont démantelé plusieurs réseaux clandestins accusés de monnayer l’accouchement sur le sol américain.
Ainsi, l’administration Trump a décidé de donner un tour de vis à l’octroi de visas. A compter du 24 janvier, « le département d’Etat ne délivrera plus de visas de visite temporaire aux étrangers qui veulent entrer aux Etats-Unis pour du tourisme de maternité », a annoncé la Maison-Blanche dans un communiqué daté du 23 janvier.
Les nouvelles règles visent clairement les femmes qui « se rendent aux Etats-Unis pour que, en donnant naissance sur le sol américain, leur enfant obtienne automatiquement et de manière permanente la nationalité américaine ».
Selon le texte, il revient désormais aux agents des consulats américains à travers le monde de « refuser un visa B » pour affaires ou loisir s’ils ont « une raison de croire » que la personne en faisant la demande veut en réalité uniquement donner naissance pendant son séjour.
Difficile mise en œuvre
Face aux soupçons de refus arbitraires qui pourraient se multiplier, un responsable du département d’Etat américain a assuré que les agents consulaires avaient « reçu la consigne de ne pas demander à toutes les femmes demandant un visa si elles sont enceintes ou entendent tomber enceintes ».
De la même manière, ils « ne seront pas autorisés à réclamer un test de grossesse ». Ce responsable a reconnu que le phénomène était difficile à chiffrer, évoquant « des milliers d’enfants » nés chaque année de femmes venues grâce à un visa B. Mais il a affirmé que la tendance était à la hausse.
Réseaux clandestins
Selon une étude du Center for Immigration Studies, 33.000 naissances ont été le fruit de ce « tourisme de maternité » entre mi-2016 et mi-2017 — sur un nombre total de 3,8 millions de naissances annuelles aux Etats-Unis.
La Maison- Blanche a invoqué la « sécurité nationale » pour justifier le changement réglementaire, qui « va permettre de combattre ces abus endémiques et en fin de compte protéger les Etats-Unis ». Elle a aussi expliqué que cette « industrie du tourisme de maternité » alimentait « les activités criminelles ». Certains opérateurs font payer jusqu’à 100.000 dollars, avance le département d’Etat.