L'Afrique est en première ligne du changement climatique et il est donc crucial d'écouter la parole de ses habitants lors des forums mondiaux, a estimé mardi la militante ougandaise Vanessa Nakate, au cœur d'une polémique à Davos.
Les réseaux sociaux se sont récemment enflammés après la publication d'une photo de cinq jeunes militantes du climat, dont la Suédoise Greta Thunberg, prise lors du Forum économique mondial de Davos. Celle-ci avait été recadrée par l'agence Associated Press, qui l'avait publiée en la recentrant sur quatre personnes, excluant Vanessa Nakate. Soulignant qu'elle était la seule Africaine et la seule Noire présente sur la photo initiale, Vanessa Nakate avait dénoncé sur Twitter un acte de racisme. "Il ne s'agit pas seulement de la photo. Dans l'article qui l'accompagnait, les différentes militantes étaient citées, mais je n'apparaissais nulle part", a-t-elle déclaré mardi à l'AFP, lors d'un entretien à Kampala. La jeune femme de 23 ans participe depuis un an aux rassemblements de l'association écologiste Fridays for Future dans la capitale ougandaise.
"Beaucoup de gens ignorent la crise climatique que nous subissons en Afrique. Si nos voix sont réduites au silence, alors nous ne serons pas en mesure d'expliquer la situation que nous vivons. C'est dangereux", a déploré la militante ougandaise. L'Afrique est, selon les experts, le continent le plus vulnérable aux variations climatiques extrêmes. L'Afrique de l'Est subit actuellement la pire invasion de criquets depuis des décennies, survenant après une année, 2019, qui a commencé avec une forte sécheresse et s'est achevée avec des pluies et inondations dévastatrices, qui ont fait des centaines de morts.