Promotion d’une gestion durable des zones humides : les Etats invités à mettre sur pied une politique efficace

Lundi, Février 3, 2020 - 14:00

En marge de la commémoration de la Journée mondiale des zones humides, célébrée le 2 février de chaque année, la ministre du Tourisme et de l’Environnement, Arlette Soudan-Nonault, a fait le week-end dernier une déclaration invitant les populations congolaises ainsi que les gouvernements du monde à mettre sur pied une politique d’appointe capable de freiner les actes de destruction que subissent ces zones.

La ministre de l’Environnement a signifié que le thème choisi « zones humides et biodiversité » vient nous rappeler à quel point les zones humides sont non seulement un sanctuaire pour la biodiversité mais aussi essentielles à la vie des communautés. Ces zones qui ne représentent que 60% des terres émergées, soit environ soixante et dix-huit millions d’hectares, sont parmi les écosystèmes les plus riches et plus diversifiés.

« Ces zones sont vitales pour la survie de l’humanité et figurent parmi les milieux les plus productifs de la planète. Elles sont le berceau de la diversité biologique et fournissent l’eau et les éléments nutritifs dont d’innombrables espèces de plantes et d’animaux dépendent pour leur survie », a précisé Arlette Soudan-Nonault avant de déplorer le fait que ces milieux humides sont de plus en plus menacés à l’échelle mondiale du fait des activités humaines. Et, selon les statistiques, au cours des cinquante dernières années, la planète a perdu 50% de ces zones. Cette disparition qui est trois fois plus rapide que la déforestation a des conséquences inquiétantes sur les populations qui en dépendent de même que sur les équilibres écologiques et climatiques mondiaux.

« A l’heure où le changement climatique constitue une menace majeure pour l’humanité tout entière, rappelons-nous que les zones humides séquestrent 30% du carbone terrestre. Elles sont donc de véritable puits de carbone que nous devons à tout prix préserver si nous voulons atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat. Ainsi, la préservation et la gestion durable des zones humides s’imposent comme une nécessité, mais aussi comme une responsabilité face aux générations présentes et futures », a-t-elle souligné.

En trente ans le Congo a déjà perdu 60% de ses mangroves

Evoquant la situation du Congo par rapport à l’accord signé en 1998, notamment la convention de Ramsar qui date de 1971, la ministre a spécifié que notre pays a inscrit à ce jour quatorze sites qui couvrent une superficie totale de près de quatorze millions d’hectares au titre de cette convention. Parmi ces zones humides les plus emblématiques que compte notre pays figurent les mangroves de la zone côtière et les tourbières du Lac Télé. « Si nos tourbières demeurent à ce jour bien préservées, nos mangroves par contre sont sujettes à différentes menaces inhérentes à nos activés », a encore précisé, Arlette Soudan-Nonault, en signifiant que le Congo a déjà en trente ans perdu 60% de ses mangroves avec des indices sur la ressource halieutique, car ces marais maritimes sont des lieux de reproduction des poissons. Les mangroves étant des écosystèmes à fort capacité de séquestration de carbone, cette perte contribue également au réchauffement climatique.  Pour ce faire, selon l’orateur, notre conscience collective est interpellée face aux enjeux de la préservation des zones humides. Etant donné que nous en sommes tous à la fois les acteurs et les responsables

Mettre sur pied les stratégies efficaces pour protéger ces zones

En effet pour le gouvernement congolais, il s’agit non seulement d’initier des actions de grande envergure pour protéger et gérer durablement ces écosystèmes, mais aussi de créer les conditions d’instauration d’un cercle vertueux qui permettrait de les valoriser et en les conservant. C’est ce qui justifie le lancement par notre pays avec l’appui de l’ONU environnement d'un projet de création d’une aire marine protégée dans la baie de Loango, dans le département du Kouilou. Cette aire devrait concilier préservation de la biodiversité et développement des activités écotouristiques. Outre ce projet, il a été aussi lancé avec l’ONU la phase préparatoire du projet intitulé : « conservation intégrée à la base communautaire des écosystèmes des tourbières et promotion de l’écotourisme dans les paysages du Lac Télé ». Ce projet permettra de rapprocher avec l’implication des communautés locales la préservation des tourbières.

Par ailleurs, en ce qui concerne les mangroves, à en croire le ministre, le Congo a élaboré avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement une stratégie et un plan d’action afin de les restaurer et les protéger.               

 « Le temps de l’action c’est maintenant. Nous avons besoin des zones humides si nous voulons perpétuer le cycle de vie sur terre. Les défis sont énormes. Ils sont d’ordre social, économique, environnemental et institutionnel », a conclu la ministre du Tourisme et de l’Environnement.

 

Rock Ngassakys
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