La cour criminelle de Bangui a rendu, le 7 février, un verdict, deux ans et demi après les violents épisodes de mai 2017 à Bangassou, ayant causé la mort de plusieurs dizaines de civils et de Casques bleus.
Au total, cinq responsables des milices anti-balaka ont été condamnés, ainsi que vingt-trois autres miliciens sous leurs ordres. Ils ont été reconnus coupables de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, atteinte contre les personnes jouissant d’une protection internationale, association de malfaiteurs, détention illégale d’armes et munitions de guerre et assassinat.
Ces derniers ont été condamnés à une peine de prison et de travaux forcés à perpétuité. Dix-sept de leurs éléments ont été condamnés à quinze ans de réclusion et six autres à dix ans, tous pour association de malfaiteurs, détention illégale d’armes et munitions de guerre et assassinat.
« Par la décision rendue aujourd’hui, la justice centrafricaine marque son attachement à la lutte contre l’impunité. Il faudra toutefois poursuivre les efforts pour que la situation des autres victimes soit prise en compte dans un avenir proche, car la justice demeure le dernier rempart pour toutes les victimes des crimes de droit commun et de crimes internationaux », a déclaré Me Mathias Barthélémy Morouba, président de l’OCDH et avocat des victimes de Bangassou.
De son côté, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a salué le verdict de la cour criminelle condamnant ces miliciens antibalaka reconnus coupables des crimes de Bangassou en 2017.
« Nos organisations, parties civiles au procès, saluent ce verdict, qui démontre la volonté grandissante des autorités judiciaires centrafricaines de mener à leur terme des procès de premier plan contre les responsables des violences et crimes internationaux qui endeuillent la République centrafricaine depuis 2012 », s’est félicitée la FIDH dans un communiqué publié après le verdict de la cour criminelle.