Les autorités soudanaises ont accepté, le 12 février, de livrer l'ancien président à la Cour pénale internationale (CPI) pour répondre aux accusations de génocide et de crimes de guerre. Un engagement pris lors des pourparlers de paix entre le gouvernement soudanais et les groupes rebelles de la région du Darfour.
Cette décision ouvre la voie à l'envoi de l'ex-président Omar el-Béchir à La Haye pour y être inculpé. Il est accusé de génocide et de crimes de guerre dans le conflit qui a éclaté au Darfour en 2003 et qui a fait environ trois cents mille (300 000) morts.
« La justice ne peut être rendue si nous ne guérissons pas les blessures. Nous avons convenu que tous ceux qui ont fait l'objet de mandats d'arrêt seront traduits devant la CPI. Je le dis très clairement », a déclaré Mohammed Hassan Eltaish, porte-parole du gouvernement soudanais.
Les procureurs de la CPI à La Haye ont demandé que l’ancien président soit jugé pour les meurtres commis au Darfour et ont émis un mandat d'arrêt contre lui pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
L'ONU affirme qu'en plus des personnes tuées lors des combats entre les groupes armés locaux et les forces Omar El-Béchir et les milices soutenues par le gouvernement, comme les célèbres milices Janjawids, environ 2,5 millions de personnes ont été déplacées pendant la guerre.
En décembre, Omar el-Béchir a été condamné à deux ans de prison dans un centre de réforme sociale pour corruption. Selon la loi soudanaise, les personnes âgées de plus de soixante dix ans ne peuvent pas purger de peines de prison. Alors que Béchir a maintenant soixante-seize ans.
Les procureurs au Soudan l'ont également accusé d'avoir tué des manifestants lors des événements qui ont conduit à son éviction. Omar el-Béchir qui a refusé de reconnaître l'autorité de la Cour lorsqu'il a été accusé de crimes dans la région en 2009, a été évincé de la présidence en avril de l'année dernière.
Hormis l’ancien président, le Soudan va remettre à la Cour pénale internationale, trois autres personnes accusées de génocide et de crimes de guerre durant le conflit au Darfour. Parmi eux figurent Ahmed Haroun, Abdelrahim Mohammad Hussein et Ali Kosheib.