Abuja a demandé, dans une déclaration de la présidence nigériane, une prolongation du délai pour le lancement de la monnaie unique.
Pour cause : « La position du Nigeria sur l'ECO est que les critères de convergence n'ont pas été remplis par la majorité des pays. »
Cette déclaration de la présidence nigériane marque un nouvel épisode dans le projet de monnaie unique de l’espace communautaire ouest africain, tel qu’impulsé en fin d’année dernière par les présidents Ouattara et Macron à Abidjan.
En effet, si le processus d’instauration de la monnaie commune était dans l’incertitude, depuis la récente volte-face des pays anglophones, menés par le Nigéria (qui représente à lui seul 70% du PIB de la CEDEAO, la nouvelle annonce constitue un nouveau coup de frein à la monnaie qui, selon les prévisions, devait être lancée en juillet 2020.
Pour rappel, les pays anglophones de la sous-région ont critiqué l’initiative d’Abidjan comme n’étant « pas conforme aux décisions de l'Autorité des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO pour l'adoption de l'Eco comme nom d'une monnaie unique indépendante ».
Outre les challenges liés aux critères de convergence (que seul le Togo respecterait, à l’heure actuelle) et aux données macro-économiques, des experts n’excluent pas, en toile de fond de grippage dans la machine, des questions de leadership et de rivalité internes, particulièrement entre le géant d’Afrique de l’Ouest et la Côte d’Ivoire.
Quoi qu’il en soit, le mouvement de convergence monétaire, amorcé il y a 30 ans déjà, semble encore avoir du chemin à parcourir, en attendant d’autres développements.