Soudan : la CPI prête pour juger Omar el-Béchir

L'ancien président soudanais Omar el-Béchir est visé par deux mandats d'arrêt internationaux pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au Darfour.

Un haut responsable du Soudan a affirmé que son pays va remettre l'ancien président Omar el-Béchir à la Cour pénale internationale (CPI). Ce dernier est incarcéré à Khartoum depuis sa destitution en avril 2019. Le procureur de la CPI est mandaté depuis mars 2005 par le Conseil de sécurité de l'ONU pour enquêter sur la région du Darfour, secouée depuis 2003 par un conflit opposant les forces soudanaises à des rebelles de minorités ethniques.

Les violences auraient fait plus de 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU. L'ex-président soudanais est visé par deux mandats d'arrêt internationaux de la CPI en 2009 et 2010 pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au Darfour entre 2003 et 2008. Y figurent des crimes tels que meurtre, viol, torture, pillage et transfert forcé.

Pour la CPI il y a "des motifs raisonnables de croire qu'Omar el-Béchir a agi avec l'intention spécifique de détruire" différents groupes ethniques. Des accusations qu'il a toujours fermement niées. La CPI ne disposant pas de sa propre force de police, l'execution de ses mandats d'arrêt dépend du bon vouloir des Etats. D'ailleurs plusieurs pays membres de la CPI ont refusé, par le passé d'arrêter Omar el-Béchir, qui a continué de voyager dans une dizaine de pays sans être inquiété.

Certains pays, dont l'Afrique du Sud et la Jordanie avaient avancé l'argument de l'immunité présidentielle pour justifier leur décision de ne pas arrêter Omar el-Béchir, alors chef d'Etat en exercice. La révolution et sa destitution ont changé la donne.

Noël Ndong
12/02/2020 - 18:30
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