Urbanisation : Une délimitation de plus en plus floue entre le rural et l'urbain, selon un rapport Si les migrations entre zones rurales et urbaines ont constitué par le passé le principal levier de la croissance urbaine, ce n'est plus le cas aujourd'hui

Mercredi, Février 19, 2020 - 08:00

Si les migrations entre zones rurales et urbaines ont constitué par le passé le principal levier de la croissance urbaine, ce n'est plus le cas aujourd'hui, selon le rapport de l'OCDE/Club du Sahel.

Le rapport souligne l’existence de milliers d’agglomérations urbaines non enregistrées dans les statistiques officielles, dans des zones considérées comme rurales. L’ampleur du phénomène englobe les petites villes, les banlieues des grandes villes, des agglomérations de toutes tailles. Depuis une décennie, la population urbaine annuelle de l’Afrique croît en moyenne de 21 millions de personnes. En 2015, l'Afrique comptait 25 agglomérations de plus de trois millions d’habitants, 74 de plus d'un million, 222 agglomérations de plus de 300 000 habitants, 700 de plus 100 000.

Le continent compte 4 villes de plus de 10 millions d'habitants, Le Caire, Lagos, Johannesburg, et Kinshasa. Elles seront rejointes par Luanda, Dar es Salaam. Et entre 40 et 50% d'Africains vivent dans des villes, et 22 pays affichent un niveau d’urbanisation supérieur à 50%. C'est le cas de l'Egypte, la Libye, l’Afrique du Sud et le Gabon. Le continent connaît la croissance urbaine la plus rapide du monde; la population devrait y doubler d’ici 2050; et les villes vont accueillir 950 millions de personnes supplémentaires.

La transformation majeure résulte de l’émergence de milliers de villes petites et intermédiaires, estompant les frontières entre ruralité et urbain. "Une nouvelle forme urbaine propre à l’Afrique émerge dans des zones denses traditionnellement rurales", résume le rapport; l’émergence de nouveaux centres urbains "dans les campagnes" modifie également la répartition de la population entre les côtes et l'intérieur des terrres; 210 millions d’Africains habitent déjà l’une des 1 400 villes intermédiaires du continent.

Plusieurs phénomènes s’observent : les villes s’étalent et des campagnes densément peuplées deviennent urbaines. Elles finissent parfois par se rapprocher jusqu’à former des conurbations, poursuit le rapport; les agglomérations tendent de plus en plus à absorber des villages, des hameaux et même des villes. La pression sur l’environnement, par le jeu de l’extension urbaine et agricole, se fait d'autant plus forte.

Noël Ndong
Notification: 
Non