« Notre plus grande préoccupation reste le potentiel de propagation de COVID-19 dans les pays où les systèmes de santé sont plus faibles. Nous travaillons dur pour préparer les pays africains à l'arrivée potentielle du virus », a déclaré le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une réunion ministérielle d’urgence sur ce virus organisé le 22 février par l’Union africaine et les Centres pour la prévention et le contrôle des maladies d’Afrique.
Selon le directeur général de l’OMS, « Les signes croissants de transmission en dehors de la Chine (d’où est partie la maladie) montrent que la fenêtre d'opportunité que nous avons pour contenir ce virus se rétrécit. Nous appelons tous les pays à investir d'urgence dans la préparation ».
La Chine a désormais notifié soixante-quinze mille cinq cent soixante-neuf cas à l'OMS, dont deux mille deux-cent trente-neuf décès, a-t-il précisé. Les données de la Chine continuent de montrer une baisse du nombre de nouveaux cas.
« C'est une bonne nouvelle, mais elle doit être interprétée avec beaucoup de prudence. Il est trop tôt pour faire des prédictions sur cette épidémie », a déclaré le chef de l’OMS. En dehors de la Chine, il y a maintenant mille deux cents cas dans vingt-six pays, avec huit décès. Plusieurs pays africains ont testé des cas suspects de COVID-19, mais ils ont été négatifs.
En outre, Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré que l’OMS était préoccupée par l’augmentation des cas en Iran (dix-huit cas et quatre décès) et ceux signalés en Corée du Sud et en Italie. Une équipe d’experts internationaux dirigée par l’OMS, qui se trouve en Chine depuis la semaine dernière, s’est rendue samedi à Wuhan (Chine), l’épicentre de l’épidémie. « Avec chaque jour qui passe, nous en savons un peu plus sur ce virus et la maladie qu'il provoque », a dit le patron de l’OMS.
On sait ainsi que plus de 80% des patients ont une maladie bénigne et se rétablissent. Mais les autres 20% des patients souffrent d'une maladie grave ou critique, et ont besoin de soins intensifs. Dans 2% des cas signalés, le virus est mortel et le risque de décès augmente avec l'âge du patient et les problèmes de santé sous-jacents. On constate relativement peu de cas chez les enfants.
Par ailleurs, l'OMS a identifié treize pays prioritaires en Afrique en raison de leurs liens directs avec la Chine ou de leur volume élevé de voyages. Un nombre croissant de pays africains sont désormais en mesure de tester le COVID-19 avec des kits de test de laboratoire fournis par l'OMS, contre un seul il y a seulement quelques semaines, a précisé le Dr Tedros.
Certains pays d'Afrique, notamment la République démocratique du Congo (RDC), tirent également parti des capacités qu'ils ont accumulées pour tester le virus Ebola, pour tester le COVID-19, s’est-il félicité.
L’OMS a également expédié plus de trente mille ensembles d’équipements de protection individuelle dans plusieurs pays d’Afrique et est prête à expédier près de soixante mille ensembles supplémentaires dans dix-neuf pays au cours des prochaines semaines.
Signalons qu’au cours du mois de janvier, environ onze mille agents de santé africains ont été formés à l'aide des cours en ligne de l'OMS sur le COVID-19, qui sont disponibles gratuitement en anglais, en français et dans d'autres langues sur Open WHO.org.
« Nous fournissons également des conseils aux pays sur la manière de procéder au dépistage, aux tests, à la recherche des contacts et au traitement », a expliqué le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé.