Sahel : Michelle Bachelet : " la fin du djihadisme passera aussi par la lutte contre la pauvreté et les inégalités"

Dimanche, Mars 1, 2020 - 23:00

"La seule réponse militaire seule ne suffit pas résoudre les conflits au Sahel qui ont pour terreau les inégalités", a déclaré la cheffe des droits de l’homme de l’ONU devant le Conseil des droits de l’homme à Genève.

Plusieurs pays du Sahel doivent faire face à des défis socio-économiques et environnementaux. Cette région est en proie à des violences impliquant divers groupes armés, dont des groupes djihadistes. Michelle Bachelet appelle à s’attaquer à l’extrême pauvreté, aux inégalités, à l’exclusion, ainsi qu'à la responsabilité et la protection inadéquates des droits de l’homme. Il faut adopter "une approche" qui dépasse le seul "cadre militaire pour s’attaquer aux causes profondes de l’extrémisme violent", a-t-elle indiqué.

Dans les pays du Sahel, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger, il faut s’attaquer à ''l’extrême pauvreté, les inégalités, l’exclusion, ainsi que la responsabilité et la protection inadéquates des droits de l’homme''. En plus de s’engager avec la Force conjointe du G5 pour le Sahel afin d’établir un cadre de conformité aux droits de l’homme, l'ONU intensifie son travail dans toute la région sur les questions de gouvernance, de migration, de changement climatique, de justice, de développement et de droits des populations déplacées.
L’agence onusienne prévoit même d’ouvrir cette année un nouveau bureau national au Niger, et espère renforcer également sa présence au Burkina Faso. Les attaques de groupes extrémistes violents ont causé plus de 4.000 morts dans ces trois pays en 2019 - soit 500 % de plus qu’en 2016. ''Cela a des conséquences humanitaires alarmantes, notamment des déplacements massifs et des revers pour le développement'', a souligné Michelle Bachelet. Dans le Bassin du Lac Tchad, les attaques portent la signature de Boko Haram, de l’État islamique en Afrique de l’Ouest et d’autres groupes djihadistes. La multiplication des attaques par ces groupes est préoccupante. En plus de ces violences, il y a également les "affrontements entre agriculteurs et éleveurs".
Michelle Bachelet encourage aussi des mesures visant à lutter contre le changement climatique et à contrôler l’utilisation des terres, ainsi qu’une action plus large de défense des droits économiques, sociaux et politiques. Des mesures qui pourraient aider à résoudre certaines des causes profondes de ces cycles de violence''. Michelle Bachelet réclame un processus électoral transparent en Guinée. Pour le ministre de la justice et des droits de l’homme du Mali, la situation actuelle des droits humains reste intimement liée à celle, plus globale, du pays, marquée par ''une crise qui a ébranlé l’Etat jusque dans ses fondements''.

Noël Ndong
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