Déjà reporté à plusieurs reprises, le sommet de la communauté d'Afrique de l'Est (CAE) devait se tenir le 29 février à Dar es Salaam, en Tanzanie. Mais l’événement a de nouveau été reporté pour permettre au Soudan du Sud de conclure la formation du nouveau gouvernement de transition.
Le Burundais Libérat Mfumukeko, secrétaire général de la CAE, au cours d'une interview accordée à nation.co.ke, a indiqué: « La question sera à l'ordre du jour du prochain sommet. Les États membres examineront la demande et suivront les mêmes procédures que celles observées lors de l'admission du Rwanda, du Burundi et du Soudan du Sud. L'avis de nos États partenaires sur cette question est encore inconnu.»
Pour ce dernier, l'intérêt de la RDC de rejoindre la CAE est une victoire pour la région. « La RDC est l'un des pays les plus riches du monde, avec de vastes gisements minéraux et une météo clémente. C’est aussi un grand marché de biens et de services. S'ils rejoignent la CAE, ils viendraient avec leur vaste territoire, leur grand marché et leurs ressources naturelles», a-t-il poursuivi. Et d'ajouter que « la RDC rejoindrait également la CAE avec ses problèmes. En tant que l'un de nos pays membres. Ce serait à nous de les aider à résoudre leurs conflits. Nos programmes de paix et de sécurité s'appliqueraient à eux ». En termes d'échanges, la RDC représente environ 6% des exportations totales des pays de la CAE car elle dépend en partie des ports de Mombasa et Dar es Salaam pour ses importations. Dans sa partie est, la RDC partage ses frontières avec le Soudan du Sud, l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie
Croissance des échanges commerciaux
Le 8 juin 2019, le président Félix Tshisekedi avait adressé une correspondance à l'attention de son homologue rwandais Paul Kagamé, président en exercice de la CAE, afin que son pays devienne le septième État membre de l'organisation sous-régionale. Cette requête, indique la lettre de Félix Tshisekedi, « fait suite aux échanges commerciaux qui ne cessent de croître entre les opérateurs économiques de la République démocratique du Congo et ceux des États de la susdite communauté ». Le président congolais a mené une offensive diplomatique au sein de la CAE depuis qu'il a pris ses fonctions en janvier 2019. Au cours des trois premiers mois de sa présidence, il s'est rendu au Kenya, au Rwanda, en Ouganda et en Tanzanie.
En mai 2019, l'ancien Premier ministre du Kenya, Raila Odinga, en tant qu'envoyé spécial de l'Union africaine pour les infrastructures et le développement, a rencontré, pour la quatrième fois en 2019, le président Tshisekedi lors de sa visite en RDC. L'envoyé de l'UA avait mené des démarches pour l'ouverture des frontières afin de relier les routes et d'autres infrastructures, de rétablir la stabilité et de dissuader les communautés de prendre les armes.