Sur 112 km de route, 44 km seulement ont été réalisés par la Société industrielle et forestière du Congo (Sifco) depuis le lancement des travaux en novembre dernier.
Le constat a été fait lors d'une visite inopinée de ce chantier routier par le ministre de l’Equipement et de l’Entretien routier, Emile Ouosso, le 4 mars. Sur les lieux, à part quelques engins placés aux abords de la route, aucun technicien de l’entreprise attributaire du marché.
Alors que la durée des travaux d’aménagement de la route Sémbé-Ngbala-Bolozo a été estimée à six mois, l’entreprise Sifco traîne les pas. Et pour cause : matériel défaillant, problème d’approvisionnement en carburant, en témoigne les habitants du village Zouoba, situé à 45 km de Sémbé et 22 km de Ngbala.
Les travaux d’aménagement de la route Sembé-Ngbala-Bolozo (112 km) ne satisfont pas les habitants de ce village. « Les conducteurs ont le courage de travailler mais le défaut c’est la machine. Ce sont de vieilles machines, donc ils ne mettent pas du temps à travailler. Quand ils commencent la machine tombe vite en panne. Autre problème, le manque de carburant », a expliqué Matthieu Zab, habitant du village Zouoba, avant de poursuivre : « La façon de réaliser les travaux ne nous convainc pas. Partir d’ici à Ngbala la route est très mauvaise. Cela empêche même les motos de circuler. D’ici à Ngbala, les travaux ne marchent pas ».
Pour Raymond Biengoye, chef du village Zouoba par intérim, les travaux se déroulent « très bien ». Il déplore par contre les pannes récurrentes des engins. « Nous souhaitons que les travaux arrivent à leur terme, donc jusqu’à Bolozo, parce que nous étions enclavés. Aujourd’hui, la route est déjà ouverte et l’entreprise est sur le terrain. Nous sommes contents », a-t-il affirmé.
Avant l’ouverture de cette route, il était difficile de circuler librement. Pratiquer cette route était synonyme à un parcours du combattant. Zone forestière et enclavée, sol boueux en période de pluie, les conditions de circulation étaient déplorables comme l’explique le chef du village par intérim : « c’était pénible surtout en cas de maladie. Il fallait louer une moto à 15000 francs CFA pour aller à Sémbé. Nous étions vraiment enclavés. Depuis l’ouverture de la route, les taxis commencent à venir, de même que les commerçants. Aujourd’hui, il devient plus facile de se déplacer ».
Malgré cette lenteur d’ordre technique, le directeur départemental de l’équipement Rama Prophas Samba Louya a souligné que les travaux s’exécutent « normalement ». « L’entreprise Sifco a déjà travaillé sur 44 km en aménagement de la plateforme et quelques sections en latéritage. Ils ont déjà réalisé la première section ». Aussi souligne-t-il, « ce qui compte c’est le rendement. Les machines travaillent normalement. Il n’y a pas assez de problèmes. Nous avons roulé normalement sur le tronçon réalisé. La société est encore à pied d’œuvre », avant de souhaiter que le projet arrive à son terme.
Pour rappel, ce tronçon a déjà été réalisé par la société CIB, avant la reprise des travaux par Sifco. Depuis le redémarrage des travaux, 44km ont été réalisés avant d’atteindre Ngbala (23km) puis Bolozo.