Malgré l’annonce de la fermeture des établissements scolaires par le gouvernement, en prévention du covid-19, les élèves ont effectué le déplacement de l’école dans la matinée du 19 mars. Le personnel administratif n’a pas transigé, les évaluations tant au secondaire qu’à l’université ne se sont pas poursuivies.
Les élèves ont voulu constater par eux-mêmes l’effectivité de la décision du gouvernement, sur la fermeture des écoles pendant trente jours, alors qu’elle a été largement médiatisée. « Les parents ont insisté à ce que l’on reste à la maison. Etant donné que nous sommes en train de faire les évaluations du deuxième trimestre qui devraient prendre fin aujourd’hui pour les uns, demain et après-demain pour les autres, nous avons tenu à venir voir si les épreuves sont suspendues », a expliqué Justine Koumba, élève au lycée Nganga-Edouard.
À l’Université Marien-Ngouabi, la réalité a été la même dans tous les établissements. Tôt le matin à l’Ecole normale supérieure, les étudiants étaient groupés par endroit pour se donner les dernières nouvelles de l’évolution du covid-19 dans le pays ainsi que les mesures prises par l’exécutif. Impossible pour eux d’accéder dans les salles de classe pour poursuivre les examens du deuxième semestre qu’ils avaient déjà commencés le lundi 16 mars pour les achever le 27 du même mois tel que le prévoyait le calendrier académique notamment pour les niveaux de licence 3 et masters. La Faculté des lettres, arts et sciences humaines qui devait aussi accueillir les étudiants pour les examens n’a pas dérogé à la règle.
Ils s’interrogent
Les élèves et les étudiants s’accordent à dire que la santé n’a pas de prix justifiant l’intérêt des décisions prises par le gouvernement. Seulement, la suite demeure pour eux une équation à plusieurs inconnus. « L’arrêt des cours pendant trente jours suppose qu’il y aura glissement sur le calendrier académique et c’est pour une bonne cause. Mais les autorités doivent aussi communiquer pour nous dire qu’elle est la démarche qu’elles ont prévue au cas où la situation s’améliorerait ou encore au cas où elle s’aggraverait pour la suite des évaluations que nous avons déjà amorcées », a fait savoir un étudiant en master 2 à l’ENS.
Par ailleurs, les tenants des petits commerces : photocopie, impression, fournitures scolaires, restauration, qui se développent au sein et aux environs des établissements scolaires et universitaires font déjà état d’un manque à gagner. Certains d’entre eux, en effet, installaient leurs marchandises au moment où les étudiants quittaient les sites dans la matinée. La situation va durer un mois comme l’a annoncé le Premier ministre Clément Mouamba. Il n’est pas exclu que cela soit prolongé. Tout dépend de l’évolution de la situation sanitaire.
Dans l’une de ces communications sur les mesures de prévention, la ministre en charge de la Santé a appelé les élèves et parents d’élèves à continuer d’observer les mesures d’hygiène qui constituent la première barrière contre l’épidémie de sorte que ce qu'on craint à l’école ne les arrive pas à la maison.