Les ministres africains des finances ont tenu une conférence virtuelle le 23 mars à l’issue de laquelle une déclaration conjointe a été publiée contenant les stratégies de lutte contre le coronavirus (Covid-19).
Ils ont appelé les Etats africains à une action coordonnée et concertée contre du Covid-19. L’Afrique connaissait déjà un énorme déficit de financement dans les mesures et programmes de financement visant à réaliser les ODD et les objectifs de l’agenda 2063.
« Sans efforts coordonnés, la pandémie de Covid-19 aura des implications importantes et néfastes sur les économies africaines et la société dans son ensemble. Les prévisions économiques initiales dans la plupart des économies sont en moyenne, revues à la baisse de deux à trois points de pourcentage pour 2020, en raison de ladite pandémie », ont déclaré les ministres.
Ils se sont accordés sur la nécessité d'une riposte coordonnée dans la logistique et la livraison d’équipements de test et de travailler avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les institutions continentales en particulier l’Union africaine (UA). Pour les ministres, une attention particulière devrait être accordée aux États fragiles et aux populations vulnérables, notamment les femmes ainsi que les enfants et ceux qui vivent dans des établissements urbains informels.
Par ailleurs, compte tenu de l'insuffisance des hôpitaux sur le continent et du fait des importations des produits pharmaceutiques, les ministres ont invité la communauté internationale à soutenir la modernisation des infrastructures sanitaires et à fournir un soutien direct aux installations existantes.
Ils ont fait remarquer que l’Afrique a besoin en urgence d’une relance économique à hauteur de cent milliards de dollars américains et de l’exonération des paiements d’intérêts estimés à quarante-quatre milliards de dollars pour 2020. Car, l’extension de la dérogation à moyen terme, fournira un espace fiscal et des liquidités immédiates aux gouvernements, plus précisément dans leurs efforts visant à lutter contre la pandémie de Covid-19.
Cette exonération des paiements d’intérêts devra inclure non seulement les paiements d’intérêts sur la dette publique, mais aussi sur les obligations souveraines.
Cependant, pour les États fragiles, les ministres ont convenu de la nécessité d’envisager l’exonération de capital ainsi que les intérêts et d’encourager l’utilisation des installations existantes de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque africaine de développement (BAD) et d’autres institutions régionales.
Les Etats africains sont tenus de soutenir le secteur privé et de protéger les emplois à risque, en particulier dans les secteurs du tourisme et des compagnies aériennes à travers le continent. Dans d’autres secteurs essentiels, notamment l’agriculture, les importations et les exportations, les produits pharmaceutiques et les services bancaires, les ministres ont convenu que les paiements d’intérêts et de capital sur la dette des entreprises, les baux, les facilités de crédit accordées, les mécanismes de refinancement et les mécanismes de garantie devraient être utilisés pour exonérer, restructurer et fournir de la liquidité en 2020.
« Une ligne de liquidité devra également être mise à la disposition du secteur privé pour garantir la continuité des achats essentiels et que toutes les petites et moyennes entreprises dépendantes du commerce puissent continuer à fonctionner. Ces mesures doivent accompagner une politique d’ouverture des frontières commerciales », ont-ils conclu.