Pour faire face à la crise du coronavirus, la France a appelé son armée à la rescousse. Bien après d'autres pays.
Le ministère français des Armées a envoyé un élément militaire de réanimation (EMR) à Mulhouse. Une infrastructure sous tente avec une trentaine de lits équipés pour la réanimation a été déployée par le régiment médical (RMED) de l’armée de terre et par le service de santé des armées (SSA). Un Airbus A330, équipé en version d’évacuation médicale, effectue des navettes entre l’hôpital de Mulhouse, débordé par la crise, et plusieurs autres hôpitaux français (Bordeaux, Brest, Lorient…).
Le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre a rapatrié 12 malades d’Ajaccio sur le continent. L’objectif est de ''désengorger certains hôpitaux débordés, en territoire métropolitain, Corse et outre-mer'', a indiqué un officier de communication. L’Élysée a lancé une opération de soutien aux services publics et hôpitaux français dénommée ‘'opération résilience‘'.
Allemagne : une mobilisation plutôt rapide
Le service de santé des armées allemand s’est mobilisé depuis fin janvier. Et très vite la Luftwaffe a commencé des vols pour rapatrier ses ressortissants bloqués à l’étranger et porter de l’aide en Italie. Berlin a aussi listé ses réservistes en demandant aux volontaires de se signaler dès le 19 mars. Des appels répétés visent en particulier ceux ayant des compétences médicales, notamment pour renforcer les hôpitaux militaires.
Autriche
Dès le début de l’épidémie en Autriche, le 9 mars, l’armée a été mise en alerte, d’abord pour prêter main forte à la police aux frontières. Certains soldats sont confrontés ''au défi de remplacer leur propre main-d’œuvre, afin d’assurer la rotation des marchandises et les livraisons aux épiceries'' . Des soldats ont également pris le relais de policiers pour la protection des ambassades et des institutions internationales à Vienne.
Belgique
Les services de l’hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek ont été placés en alerte et renforcés. Ses ambulances peuvent à la demande du numéro 112 transporter davantage de patients atteints du coronavirus entre les hôpitaux de Bruxelles et du Brabant flamand. La protection civile et les militaires ont, de concert, pour le stockage, le reconditionnement et la distribution de millions de masques de protection.
Espagne : opération Balmis
Madrid a lancé une opération militaire baptisée ‘'Balmis’'. Quelque 2600 soldats ont été déployés dans 48 localités afin de renforcer les autres services et forces de l’ordre pour l’aide à la population et la sécurité ( renvoi à domicile des habitants ne respectant pas le confinement, aide à la construction d’un hôpital, livraisons de matériel médical, logistique et aide aux sans-abris). Les militaires ont aussi désinfecté des sites où vivent des populations fragiles (personnes âgées, handicapées…).
Hongrie
Plus d’une centaine de soldats devaient être envoyés samedi (21 mars) aux frontières slovaque et autrichienne pour « renforcer le verrou frontalier », a indiqué le ministre hongrois de la Défense Tibor Benkő sur Hir TV. Elles sont fournies par la 5e brigade d’infanterie István Bocskai et le 24e régiment de reconnaissance Gergely Bornemissza, tous basés à Debrecen.
Pologne: renforts aux frontières
La Pologne a mobilisé le 23 mars 4968 militaires et civils de la défense face au coronavirus. Le gros du contingent opère en appui des forces de police et de garde-frontières, pour protéger les accès au pays, (frontière sur l’Oder avec l’Allemagne). Plus de 500 militaires remplissent des missions logistiques diverses. Les quatorze hôpitaux militaires polonais étaient annoncés en alerte dès le début de la crise.
République Tchèque
Depuis le 10 mars, des professionnels du service de santé ont été déployés aux frontières pour examiner l’état de santé des personnes présentant des symptômes de maladie virale aux postes frontaliers. D’autres soldats tchèques ont été déployés, le 16 mars, en renfort d’unités de police pour sécuriser la frontière nationale. Le gouvernement ayant décidé de clôturer le pays. Les militaires ont aussi été mobilisés pour aider à acheminer des équipements médicaux minimaux (masques simples ou à respiration), dans tous les hôpitaux du pays.