L'ONU est confrontée à un double défi : protéger ses 110.000 Casques bleus déployés dans une quinzaine d'opérations de paix dans le monde de la pandémie du Covid-19 mais surtout éviter que des pays ne retirent leurs contingents.
En anticipation de l'arrivée du virus dans les pays où une opération de paix est en cours et pour ne pas contribuer à sa propagation, l'ONU a gelé depuis le 6 mars des rotations de Casques bleus dans certains pays, une décision étendue jusqu'au 30 juin et qui s'applique désormais à tous les contingents. A travers le monde, des mises en quarantaine pour toutes les personnes identifiées positives ont aussi été engagées depuis plusieurs semaines dans les camps abritant des Casques bleus.
Des mesures de précaution ont aussi été prises lors des patrouilles, pour que les militaires ne se contaminent pas entre eux et ne contaminent pas non plus les populations. Au-delà de la lutte contre le Covid-19, et alors que l'Afrique où sont concentrées nombre de missions de paix - Mali, Centrafrique, Soudan du Sud, Darfour, République démocratique du Congo... - attend dans les semaines à venir d'être réellement frappée par la pandémie, l'enjeu pour l'ONU est surtout de maintenir la paix.
Dans cette logique, le secrétaire général de l'ONU appelle depuis le 23 mars à un cessez-le-feu mondial et immédiat dans les pays en conflit mais la concrétisation sur le terrain tarde à venir. Sa supplique est aussi un encouragement implicite aux pays contributeurs de troupes à ne pas quitter le terrain.
Mardi, l'Union européenne, important pourvoyeur de policiers et militaires est venue appuyer ce maintien des troupes dans les missions de paix, en promettant de ne pas rapatrier les siennes. Les missions de paix des Nations Unies doivent être en mesure de poursuivre leurs activités en soutien des pays hôtes dans cette période particulièrement difficile, a indiqué l'UE.
Certains diplomates à l'ONU veulent croire à une réponse africaine à la pandémie qui pourrait faciliter un maintien des Casques bleus.