UDPS : Jean-Marc Kabund suspend le porte-parole Paul Tshimbulu

Samedi, Avril 11, 2020 - 14:11

Il est reproché à l'incriminé d’avoir foulé au pied les instructions de la hiérarchie en émettant publiquement des points de vue sur le dossier délicat en phase d'instruction au parquet en rapport avec l’affaire Vital Kamerhe, actuellement sous audition en justice sur le programme d'urgence des 100 jours.

7SUR7.CDAprès la suspension de Jacquemin Shabani, l’ancien coordonnateur de la cellule électorale de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le président intérimaire du parti présidentiel, Jean Marc Kabund, vient à nouveau de frapper. Le président intérimaire de l’UDPS qui entend faire appliquer à la lettre les règlements qui régissent le fonctionnement de cette formation politique, a signé le vendredi 10 avril, la lettre de suspension du secrétaire national chargé des élections, suivi du processus électoral et porte-parole du parti. Une suspension de plus qui ne fait qu’exacerber la tension au sein de l’UDPS aujourd’hui écartelée et divisée par la guerre des clans qui bat son plein.

Il est reproché à Paul Tshimbulu d’avoir foulé au pied la hiérarchie ainsi que les instructions du parti en rapport avec l'affaire du directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, par ailleurs allié de l'UDPS, actuellement auditionné par la justice dans le cadre des enquêtes préjuridictionnelles sur le programme d'urgence des 100 jours.

En effet, rapporte la direction du parti, instruction, avait été donnée, quarante-huit heures auparavant aux cadres du parti, de rester neutres et de s’abstenir de tout commentaire sur ce dossier hyper sensible dès lors qu’il s’agit d’un proche collaborateur du chef de l'Etat et, partant, allié à l’UDPS dans le cadre de la coalition Cap pour le changement. Instruction que l’incriminé n’aurait pas respecté puisqu’il s’est abondamment illustré, jeudi, par une série d’interventions dans les médias engageant le parti sur des prises de position qui relevaient pourtant de ses propres convictions. « Il a été constaté que vous avez foulé au pied ces instructions de la hiérarchie en utilisant à volonté les médias, en émettant publiquement des points de vue sur ce dossier délicat en phase d'instruction au parquet et ce, en violation de l'article 65-3 de nos statuts. Par vos multiples déclarations médiatiques, vous avez ainsi engagé le parti et êtes tombé sous le coup de l'article 66-3 de nos statuts », peut-on lire dans la lettre lui adressée. Plus surprenant est le fait que ladite correspondance ne fixe pas la durée de cette suspension qui a tout l’air d’une révocation tacite.

 Pour l’incriminé, il n’est pas question de se plier à une décision fantaisiste émanant d’un président intérimaire, poste qui n’existe pas dans les structures de l’UDPS. « Je reste le secrétaire national chargé des questions électorales et porte-parole du parti jusqu'au jour où on va organiser un congrès pour avoir un nouveau président élu au congrès. En ce moment-là, s'ils me retirent la confiance, je vais accepter », a-t-il réagi. Et d’ajouter : «Nous ne sommes pas un parti où il y a une autorité morale. Nous, nous  sommes l’UDPS. Ce n’est pas le parti de Jean Marc Kabund pour qu’il commence à nous donner des ordres ».  Ce qui est sûr c'est que ce nouvel épisode risque de laisser des traces dans un parti qui peine à retrouver son équilibre depuis que Félix Tshisekedi, l’actuel chef de l’Etat, a laissé les commandes à Jean Marc Kabund et à Augustin Kabuya, plus enclins à la vile polémique plutôt qu’à la quête d’une véritable cohésion interne.  

Alain Diasso
Légendes et crédits photo : 
Paul Tshimbulu
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