Coronavirus : la pandémie continue sa progression

Lundi, Avril 13, 2020 - 13:54

Profitant d'une tendance à la baisse du nombre de morts causés par la pandémie du coronavirus, l'Espagne a desserré d'un cran lundi son confinement en autorisant une reprise partielle du travail, bien qu'ailleurs la maladie continue à endeuiller la planète.

Au moment où dans de nombreux pays les mesures de distanciation sociale semblent porter leurs fruits et ralentir le rythme des décès, l’Espagne a autorisé la reprise, dans une certaine mesure, des usines, des chantiers et des bureaux, après deux semaines cependant les 46,6 millions d'Espagnols restent soumis à un confinement des plus stricts. Pour tenter de relancer une économie fragile tout en évitant un rebond des contagions, les autorités ont annoncé la distribution, dans les métros et les gares, de dix millions de masques aux personnes obligées d’emprunter les transports en commun.

La reprise du travail, qui est bien entamée en Chine après la levée des mesures de confinement dans la région où est née la pandémie en décembre, est toutefois loin d'être à l'ordre du jour dans de nombreux autres pays.

La maladie Covid-19 a déjà tué plus de 112.500 personnes dans le monde, un chiffre qui a doublé en un peu plus d'une semaine. Les Etats-Unis restent le pays le plus endeuillé avec au moins 22.020 décès pour plus de 555.000 cas confirmés. Avec un total de plus de  75.000 morts (pour plus de 910.000 cas), l'Europe demeure le continent le plus durement touché par la pandémie. En Iran, les autorités ont annoncé lundi 111 décès supplémentaires et évoqué une tendance décroissante et régulière des nouveaux cas de contamination.

Ailleurs, la situation est effroyable dans plusieurs pays, notamment en Equateur où hôpitaux et pompes funèbres sont débordés. A Guayaquil, la capitale économique, une équipe spéciale de policiers et militaires a été créée pour recueillir les cadavres qui restent parfois abandonnés dans les rues. Cette équipe a déjà récupéré près de 800 corps dans les habitations à travers la ville.

Mais le nombre quotidien de morts montre des signes de repli depuis plusieurs jours dans certains des pays les plus affectés, en Italie, en France et aux Etats-Unis. La pandémie semble également approcher de son pic aux Etats-Unis où 1.514 nouveaux décès ont été enregistrés en 24 heures, un chiffre en recul pour le deuxième jour consécutif.

L'expert en chef de la Maison Blanche, Anthony Fauci, a estimé que l'économie américaine pourrait redémarrer graduellement en mai. Alors que les principaux indicateurs de la propagation "ne sont pas seulement stabilisés mais commencent à redescendre", il a dit son optimisme prudent. Le gouverneur de l'Etat de New York, épicentre de la maladie avec plus de 9.000 morts, a toutefois tempéré : "On ne voit pas de baisse importante, c'est juste une stabilisation", a affirmé Andrew Cuomo.

La maladie n'épargne pas non plus les puissants : le Premier ministre britannique Boris Johnson, 55 ans, s'en est sorti, de son propre aveu, de justesse. "Tout aurait pu basculer" pour lui, a-t-il dit dans une vidéo publiée par ses services, à sa sortie de l'hôpital où il est resté une semaine, dont trois jours en soins intensifs. L'épidémie a tué plus de dix mille personnes au Royaume-Uni.

Pour renforcer le contrôle du confinement dans la capitale russe, la ville de Moscou a lancé lundi un système de laisser-passer électronique que les habitants devront télécharger pour pouvoir se déplacer en voiture ou en transport en commun.

Sur le front économique, les pays exportateurs de pétrole sont convenus d'une baisse de production d'une ampleur inédite, dans l'espoir d'enrayer la chute des cours. Les prix du brut ont bondi en Asie lundi matin, mais les marchés boursiers ne se sont pas enflammés, considérant cet accord comme un minimum attendu. Après plusieurs jours de négociations ardues, une ultime réunion a permis de lever les derniers obstacles à une réduction de l'offre pétrolière de 9,7 millions de barils par jours (mbj) en mai et en juin.

 

D'après AFP
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