L’ONG invite les acteurs politiques, principalement ceux de la coalition gouvernementale FCC-Cach, de créer des conditions nécessaires à la résolution de la pandémie du Covid-19.
L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) a dit saluer l’arrêt de la Cour constitutionnelle rendu le lundi 13 avril, sous R.Const 1.200, qui déclare conforme à la Constitution l’ordonnance du chef de l’Etat n° 20/014 du 24 mars 2020 portant proclamation de l’état d’urgence sanitaire pour faire face à la pandémie du Covid-19. L’ONG dit également espérer vivement que la publication dudit arrêt mettrait définitivement un terme aux « gesticulations politiciennes et injustifiées » observées récemment dans les états-majors de certains partis politiques.
dans son communiqué du 14 avril 2020, l’Acaj, qui note aussi que l’état d’urgence sanitaire proclamé par l’ordonnance présidentielle sus-évoquée constitue un dispositif juridique inédit dans l’histoire constitutionnelle de la République démocratique du Congo (RDC), invite les acteurs politiques, principalement ceux de la coalition gouvernementale FCC-Cach, de créer des conditions nécessaires à la résolution de la pandémie du Covid-19, qui ne cesse de répandre deuil et désolation dans le pays. Cette association exhorte, en outre, les principaux animateurs des institutions de la République à faire preuve de respect et, surtout, de courtoisie interinstitutionnelle, en tout lieu et en toute circonstance.
Aussi l'ONG recommande-t-elle, au regard du contexte épidémique prévalant actuellement en RDC, au gouvernement de travailler en étroite collaboration avec la cellule de riposte au Covid-19, de doter ladite cellule de ressources nécessaires aux fins d’une riposte efficace à la pandémie et de veiller à la mise en œuvre scrupuleuse des pertinents prescrits de l’ordonnance n° 20/014 du 24 mars 2020.
Il est rappelé qu’une polémique est née dans le pays à la suite de la proclamation de l’Etat d’urgence sanitaire par le chef de l’Etat. Au niveau du Parlement, les présidents des deux chambres reprochent au président de la République d’avoir pris une décision en violation de la Constitution. Ils disent qu'ils n'ont pas été consultés. Selon le président du Sénat, Thambwe Muamba, le congrès devrait corriger cette lacune, en mettant en place les dispositions en vue d’accompagner cette décision du chef de l’Etat. Ce qui avait conduit à une rencontre entre Jeannine Mabunda, la présidente de l’Assemblée nationale, Thambwe Muamba et le Premier ministre Sylvestre Ilunga, en vue de la convocation du congrès.
De l’autre côté, une autre opinion à laquelle se range le vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund s’oppose à cette décision de la convocation du congrès, notant que Thambwe Muamba et Jeannine Mabunda auraient un agenda caché. Selon cette opinion, ces deux membres du Front commun pour le Congo (FCC), la plate-forme dirigée par Joseph Kabila, veulent mettre en accusation le chef de l’Etat, en vue de le destituer et donner le pouvoir au président du Sénat, comme le stipule la Constitution.
Derrière cette opinion se range également le président du Mouvement lumumbiste progressiste, Franck Diongo, qui accuse Thambwe Muamba de vouloir déstabiliser le pays et le vice-Premier ministre et ministre chargÉ de l’Intérieur, Gilbert Kankonde, qui rappelle aux deux chambres du Parlement leur décision prise avant l’ordonnance présidentielle, de ne plus se réunir en vue de limiter la propagation de la pandémie du coronavirus, ainsi que la décision du chef de l’Etat, dans le cadre des mesures de riposte au Covid-19, d’interdire tous rassemblements de plus de vingt personnes sur toute l’étendue du territoire. Sollicitée à trancher, la Cour constitutionnelle a déclaré conforme à la Constitution de la RDC, cette ordonnance du président de la République proclamant l’état d’urgence sanitaire. Ce qui mettrait fin à cette polémique.