Covid-19 : la Chine prête à annuler les dettes africaines

Mercredi, Avril 15, 2020 - 16:40

L’un des principaux bailleurs de fonds de l’Afrique, la Chine a émis le souhait, le 14 avril, de se pencher sur la dette du continent.

Les autorités chinoises devraient approuver un gel temporaire des paiements de la dette africaine dans le cadre d’un accord entre les principales économies du G20.

La décision de Pékin intervient après que le FMI ait pris la décision d’accorder un allégement immédiat de la dette pour vingt-cinq pays pauvres dont dix-neuf africains.

La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a publié les données qui expliquent que, la dette africaine envers la Chine est passée de 28 % en 2005 à environ 46 % du total en moyenne, en 2017, faisant de la Chine le détenteur de 14 % du stock de dette de l’Afrique subsaharienne. Par exemple, 55% de la dette kenyane est détenue par la Chine. Il en est de même pour 60% de la dette de Djibouti. En dix ans, la dette publique africaine a doublé pour atteindre aujourd’hui trois cent soixante-cinq milliards de dollars, dont cent quarante-cinq sont dus à la Chine.

Cette situation est liée aux conditions très avantageuses des prêts de la Chine, avec des taux d’intérêt de 0% contre 2 à 3% comparés aux prêts concessionnels des pays occidentaux. Cette générosité de Pékin fait l’objet de critiques classiques des Etats-Unis, qui dénoncent régulièrement la diplomatie du chèque, et des institutions de Bretton Woods qui évoquent un « piège de la dette ».

L’ancienne directrice générale du FMI, Christine Lagarde, aujourd’hui à la tête de la Banque centrale européenne (BCE) avait ainsi averti « qu’il ne faudrait pas que les pays africains aient l’impression de repas gratuit », plaidant pour des investissements plus collectifs et une gestion plus attentive. « La dette est un excellent outil pour financer le développement des pays africains à condition qu’elle ne fragilise pas le budget des Etats », avait-elle indiqué.

On signale que depuis plusieurs années, la dette commerciale (dette privée) africaine est en train de se développer au détriment de la dette publique.

Yvette Reine Nzaba
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