Les jeux de l’Office national du sport scolaire et universitaire (Onssu), réputés dans la mission de détecter les jeunes talents, peinent toujours à retrouver leurs marques comme en témoigne l’échec de l’année dernière.
Le ministre des Sports et de l’éducation physique a toujours insisté sur la formation et les réformes pour relancer le sport congolais en perte de vitesse. La relance des jeux de l’Onssu est selon lui, l’une des options. « Il est prioritaire et indispensable de former les sportifs sur tous les plans : physique, tactique, technique et mental. Il est aussi essentiel de les former jeunes. Les jeux de l’Onssu favorisent l’apprentissage, suscitent la vocation et facilitent la détection des talents », déclarait Hugues Ngouélondélé.
Comme lors des années antérieures, le gouvernement se bat sans parvenir à organiser la compétition chaque saison pour lui donner plus de crédit. Après avoir gagné le pari de la relance en 2013 à Owando, le ministère des Sports avait pris la décision de les organiser de façon rotative dans les chefs-lieux des départements. Malheureusement, après Dolisie en 2014, les jeux de l’Onssu allaient retrouver leurs vieux démons.
Ceux dits de relance devraient avoir lieu en fin 2019 à Ewo dans le chef-lieu du département de la Cuvette-ouest après l'édition organisée à Dolisie en 2014, n’ont pas été organisés à cause du manque de moyens financiers. Depuis lors, des appels à relance se multiplient. Lors du lancement de la saison sportive 2019-2020, le président du Comité national olympique et sportif congolais avait plaidé pour sa relance. « Nos athlètes ne bénéficient plus d’un évènement sportif important qui a existé dans le passé à savoir les jeux nationaux », expliquait Raymond Ibata.
Les jeux de l’Onssu sont organisés dans l'objectif de détecter les jeunes talents dans les différents départements. Des ligues et fédérations qui reconnaissent la valeur de cette compétition, réfléchissent déjà sur les stratégies à adopter pour combler ce vide.
« Nous pensons relancer le volleyball au niveau des établissements scolaires, parce qu’il nous faut préparer la relève », tel est l’avis de Simon Massamouna, le président de la ligue de volleyball de Brazzaville. Le président de la Fédération congolaise d’Athlétisme veut, quant à lui, s’appuyer sur les établissements scolaires pour détecter les talents.
« L’Onssu n’existant plus, nous voulons, cette année, sceller un type de partenariat avec les établissements scolaires pour lancer un petit meeting scolaire d’athlétisme. On va voir quels établissements qui pourraient nous accompagner dans ce programme », soulignait Jean Baptiste Ossé.
Les jeux de l’Onssu sont une grande occasion de renforcer davantage le brassage de la jeunesse congolaise et d’assurer de ce fait la cohésion sociale. Les anciens sportifs soulignent son importance dans les bonnes performances réalisées par les Diables rouges dans les années antérieures. « Les jeux de l’Onssu ont joué un rôle important lors de notre victoire en 1965. Il y avait un championnat interscolaire et universitaire. Cela a permis la détection d’un certain nombre de joueurs », a commenté Foudoux Mulélé, médaillé d’or du football lors des premiers jeux africains.
Moise Diata, médaillé de bronze de volleyball dans cette compétition ne dit pas le contraire : « En 1965, il était rare de trouver les délinquants au volleyball. La discipline ne se pratiquait qu’à l’école, lieu le plus sûr pour sélectionner les bons compétiteurs. Brazzaville à l’époque ne disposait d’aucun terrain de volleyball dans les rues et quartiers. Donc l’équipe qui a gagné la médaille de bronze en1965 était composée d’écoliers et d’étudiants »
Le général Eta Onka, médaillé de bronze au basket aux premiers jeux africains révélait qu’au lendemain des indépendances, le sport scolaire et universitaire avait le vent en poupe, affirmant que les lycées Chaminade, Savorgnan de Brazza, Ecole militaire Général Leclerc, Victor Augagneur à Pointe-Noire, CEG Amar à Dolisie, étaient des réservoirs de talents pour l’équipe nationale.