Envoyé spécial de l’ONU en Libye : Ramtane Lamamra se rétracte

Samedi, Avril 18, 2020 - 13:27

Proposé au poste d’envoyé spécial de l’ONU en Libye à la suite de la démission du Libanais Ghassan Salamé début mars, l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a vu sa nomination se heurter à un veto américain.

Selon les observateurs, « les autorités américaines défendent une position commune de ses alliés du monde arabe dont l’Egypte, les Emirats Arabes Unis et le Maroc ». « Je compte, au cours d’un entretien téléphonique dans les prochaines heures, réitérer mes remerciements au Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour le choix qu’il a porté sur ma personne et lui exprimer mon regret de devoir lui notifier le retrait de mon acceptation de principe de sa proposition que je lui avais donnée le 7 mars dernier», a précisé, le 16 avril, le diplomate algérien qui avait pourtant obtenu l’approbation de quatorze des quinze pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Sa renonciation est désormais effective.

À 67 ans, ce diplomate expérimenté, déjà médiateur dans plusieurs conflits africains, jette officiellement l’éponge. Soutenu par la grande majorité des membres du Conseil de sécurité, il faisait pourtant, il y a encore quelques semaines, figure de grand favori pour le poste. Parmi les explications, figure celle de pressions sur Washington de l'Egypte et des Emirats arabes unis, soutiens du maréchal Haftar, qui considèrent que Ramtane Lamamra était trop proche du gouvernement de Tripoli.

Algérien et, au-delà, africain, Ramtane Lamamra avait été l’envoyé spécial de l’Union africaine (UA) dans la crise au Liberia (2003). Il incarnait à sa manière le retour diplomatique d’une région africaine sur un dossier libyen qui, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, avait été principalement géré par les Européens et les Etats du Golfe persique.

Rappelons que l'émissaire de l'ONU en Libye, le Libanais Ghassan Salamé, a démissionné le 2 mars pour des « raisons de santé », au moment où le processus politique dans ce pays, en proie à la guerre civile, est plus que jamais dans l'impasse. En effet, depuis 2015, deux autorités rivales se disputent le pouvoir en Libye: le gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar dans l'Est.

Yvette Reine Nzaba
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