Christian Roger Okemba, président du Conseil départemental et municipal, maire de la ville de Brazzaville, en prison depuis un moment, et son homologue de Mossendjo, Eric Blaise Ngouloubi Sayi, ont été démis de leurs fonctions lors d’un conseil des ministres. Les deux responsables sont accusés de mauvaise gestion et détournement des fonds alloués à leur structure.
Le président du conseil municipal et départemental de Brazzaville élu en décembre 2017, est incarcéré à la maison d’arrêt depuis le 13 mars. Il lui est reproché d’avoir géré avec opacité la somme de 250 millions de francs CFA, alloués par l’Etat à la mairie de Brazzaville pour exécuter les travaux de rétablissement du trafic lourd à Djiri, neuvième arrondissement.
Ces allocations perçues en décembre 2019, au mépris des règles de passation des marchés publics, ont été dépensées à l’insu des autres membres du bureau exécutif et du receveur municipal.
Christian Roger Okemba est aussi accusé d’avoir mal géré 1 milliard 250 millions de francs CFA, un appui budgétaire de l’Etat à la commune de Brazzaville accordé dans le cadre du programme d’urgence du gouvernement. Cette somme a été, d’après le gouvernement, virée sur un compte privé à la demande de ce dernier, en l’absence de tout marché public.
Le maire révoqué est aussi inculpé d’avoir signé un contrat en privé avec une banque, en violation des règles du Code des marchés publics en vigueur. Il est à la maison d’arrêt de Brazzaville avec l’ancien directeur général du budget, Nicolas Okandzi, lui aussi limogé.
Il est reproché au maire de Mossendjo, Eric Blaise Ngouloubi Sayi, d’avoir empêché le fonctionnement normal et régulier du conseil et mis en péril les intérêts de la collectivité locale de cette ville située dans le département du Niari.
Comme son homologue de Brazzaville, Eric Blaise Ngouloubi Sayi fait l’objet de poursuites judiciaires devant le Tribunal de grande instance de Brazzaville, pour des faits présumés de vol et de destruction de biens publics.
Rappelons que ces dernières années, plusieurs présidents de conseils départementaux ont été impliqués dans le détournement des fonds mis à la disposition de leurs structures. François Joseph Olandzobo, président du Conseil départemental de la Cuvette et Blandine Akouala, à la tête du conseil départemental des plateaux avaient été, eux aussi, révoqués en 2019 en conseil de ministres pour détournement des deniers publics.