En attendant les nouvelles mises en place dans les entreprises publiques, des voix s’élèvent pour réclamer un contrôle rigoureux de leurs états financiers avec, à la clé, l’interpellation des gestionnaires véreux, de sorte à dissuader les nouveaux promus à éviter de dilapider les fonds publics sous peine de sanction.
La saga judiciaire, qui émeut actuellement l’opinion nationale sur fond d’interpellations et d’emprisonnement des mandataires de l’Etat, donne de plus en plus raison aux défenseurs de l’audit général des gestionnaires des entreprises publiques. En effet, des voix ne cessent de s’élever pour réclamer un contrôle rigoureux des états financiers des entreprises et services publics dont les trésoreries sont constamment au rouge. Un tel exercice, indique-t-on, permettrait d’avoir une cartographie globale de leur gestion de sorte à établir les responsabilités des dégâts financiers causés au Trésor public. A l’heure où les deux principales forces politiques constituant la coalition au pouvoir, en l’occurrence le Front commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le changement (Cach), se concertent pour le partage du portefeuille de l’Etat, il est impérieux de faire l’état des lieux des entreprises publiques.
Il est donc demandé au gouvernement Ilunkamba de procéder à la surséance de nouvelles mises en place dans les entreprises publiques et d’économie mixte pour permettre la réalisation de cet audit général destiné à dénicher d’autres détourneurs des deniers publics qui continuent à saigner à blanc les entités économiques sous leur gestion. Il est inconcevable que le train de vie des mandataires et hauts cadres de l’administration publique soit aux antipodes de celui de leurs agents qui alignent des mois d’arriérés dépassant largement la vingtaine. Ces mandataires se la coulent douce aux frais du contribuable congolais, faisant ainsi fi de l’obsolescence de l’outil de production des entreprises sous leur gestion. Ceci est une preuve supplémentaire qui atteste que leur motivation est essentiellement pécuniaire sur fond de recherche effrénée du gain personnel.
Les ordonnances de nomination des prochains mandataires dans les entreprises publiques devront donc attendre, le temps de voir clair dans ce secteur où des fonds publics disparaissent au quotidien sans laisser des traces au grand désenchantement des travailleurs qui n’ont que leurs yeux pour pleurer. Le détournement des fonds liés au programme d’urgence des 100 jours du chef de l’Etat, aujourd’hui à la base des interpellations judiciaires, et la mise en détention provisoire à l’ex-Prison centrale de Makala de plusieurs mandataires publics, est un signe qui ne trompe pas. Le régime de l’impunité est en train de céder le flanc à l’émergence d’un Etat de droit. Même si aucun mandataire interpellé ou jeté en prison n’est encore condamné jusque-là, tout porte à croire que tout détournement des deniers publics sera dorénavant sanctionné avec sommation à l’auteur, après établissement de sa culpabilité, de restituer les fonds soustraits des caisses du Trésor. La bonne gouvernance interdit de voler ne serait-ce qu’un centime appartenant au contribuable congolais. Aussi l’audit général demandé aurait-il le mérite de faire peur aux potentiels mandataires qui sauraient que désormais l’impunité est révolue et qu’il leur appartiendra d’assumer leurs charges de managers en toute responsabilité pour le bien de la communauté nationale et non pour leur confort personnel.