L'Union européenne a temporisé sur son plan de relance au moment où les Etats-Unis adoptaient de nouvelles mesures pour faire face à une récession historique.
Des compagnies aériennes à l'industrie automobile en passant par le secteur du tourisme et celui des vins et spiritueux, les grands groupes à travers le monde ont commencé à publier de premiers chiffres trimestriels augurant de la violence du choc économique qui se dessine. Parmi les rares grands gagnants : la plateforme de diffusion en ligne américaine Netflix, qui a vu son nombre d'abonnés bondir à la faveur du confinement de plus de la moitié de l'humanité.
Continent le plus endeuillé, avec plus de 115.000 morts, l'Europe pourrait connaître une récession de 7,1% cette année, estime le Fonds monétaire international. Mais au terme d’une longue réunion en visioconférence, les dirigeants de l'UE sont restés divisés tant sur le montant que sur le mode de financement d'un plan de relance commun et n’ont pas trouvé de consensus sur les solutions à apporter à la crise économique la plus grave depuis 1945.
Aux Etats-Unis, pays le plus frappé au monde avec 50.000 morts, le nombre de chômeurs a une nouvelle fois bondi pour atteindre plus de 26 millions de nouveaux sans-emploi en cinq semaines. La Chambre des représentants a adopté un nouveau plan d'aide aux petites et moyennes entreprises et aux hôpitaux de 480 milliards de dollars, après le plan de relance historique de 2.200 milliards approuvé fin mars.
Certains pays comment à alléger le confinement
En Afrique du Sud, le président Cyril Ramaphosa a annoncé jeudi un assouplissement très progressif du confinement, à compter du 1er mai. Plusieurs pays d'Europe, encouragés par des signes d'amélioration sur le front sanitaire, ont aussi commencé à alléger les règles tandis que le Vietnam, qui ne déplore officiellement aucun décès et compte moins de 300 cas, a commencé à sortir du confinement drastique qu'il avait imposé dès les premiers jours de février. Certains commerces sont autorisés à rouvrir.
Ailleurs, ce sujet n’est pas encore d’actualité. Presque tous les pays musulmans ont fermé les mosquées et demandé aux fidèles de prier chez eux pendant le mois du ramadan, imposant parfois des couvre-feux pour empêcher la propagation du virus. Comme au Niger, où des émeutes sont redoutées. L'Egypte prolonge aussi son couvre-feu nocturne pendant le ramadan. L'Indonésie interdit toutes les liaisons, aériennes ou maritimes, jusqu'en juin. Le Pérou a prolongé jeudi le confinement de ses 32 millions d'habitants jusqu'au 10 mai. La courbe de la maladie est toujours ascendante, a déclaré le président péruvien Martin Vizcarra.
Le spectre d'une deuxième vague mortelle plane malgré une systématisation des gestes barrières. D'autant que le mystère reste entier quant à la part de la population potentiellement immunisée. A titre d’exemple, seulement 6% des Français auront été infectés lorsque commencera le déconfinement le 11 mai dans leur pays, mais déjà plus d'un New-Yorkais sur cinq, selon de premières études.
Faits marquants
La pandémie a tué au moins 186.462 personnes dans le monde, dont près des deux tiers en Europe, depuis son apparition en décembre en Chine, selon un comptage AFP à partir de sources officielles jeudi à 19h00 GMT. Plus de 2.675.050 cas ont été diagnostiqués dans 193 pays et territoires. Les Etats-Unis sont le pays le plus lourdement touché avec 49.759 morts. Suivent l'Italie (25.549 morts), l'Espagne (22.157), la France (21.856) et le Royaume-Uni (18.738).
La chancelière Angela Merkel a dénoncé la légèreté de la population et des responsables politiques face à la pandémie. Il existe un danger fondamental que les infections redémarrent si l'ensemble des mesures restrictives sont supprimées de manière précoce, a affirmé mardi Lars Schaade, directeur adjoint du Robert Koch Institut, l'agence chargée du contrôle des maladies. La pandémie a tué 5.321 en Allemagne, plus de 150.000 cas ont été officiellement recensés.
Les forces américaines à Djibouti ont été placées en état d'alerte sanitaire en raison du nouveau coronavirus, dont le nombre de cas est en hausse. La déclaration de cet état d'urgence a été faite de manière préventive, a expliqué le général Michael Turello, commandant des forces américaines sur place, dans un communiqué. Cela lui permet d'avoir plus de pouvoirs pour combattre l'épidémie. Djibouti a enregistré 985 cas, soit plus de 400 de plus qu'il y a une semaine.
Le nombre de cas de nouveau coronavirus a doublé en Equateur à 22.160 cas confirmés, avec les résultats de milliers de tests retardés par manque de capacité pour les analyser. Peu avant, le gouvernement équatorien avait fait état de 11.183 cas confirmés, dont 560 morts depuis le 29 février. Il a en outre mentionné 1.028 décès probablement consécutifs au covid-19, mais pour lesquels il n'y a pas eu d'analyses. Avec le bilan actualisé, l'Equateur (17,5 millions d'habitants) est le deuxième pays le plus affecté d'Amérique latine après le Brésil, qui compte près de 45.800 cas mais pour 210 millions d'habitants.