Guinée-Bissau : la Cédéao reconnaît la victoire d'Umaro Sissoco Embaló

Samedi, Avril 25, 2020 - 16:23

Réunie en visioconférence, le 23 avril, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annoncé avoir reconnu la victoire de l’ancien opposant Umaro Sissoco Embaló à l’élection présidentielle du 29 décembre 2019.

Une victoire diplomatique pour Umaro Sissoco Embalo, qui avait organisé sa propre investiture fin février dernier et s’était installé au palais présidentiel, avec le soutien des militaires.

Toutefois, la Cédéao lui a demandé de désigner un Premier ministre et un nouveau gouvernement au plus tard le 22 mai, « conformément à la Constitution », ainsi qu’une réforme de la Constitution du pays, qui sera soumise à referendum dans six mois. Quelques mois plus tôt, le président Embaló avait nommé son allié Nuno Gomes Nabiam comme chef du gouvernement, après avoir limogé Aristides Gomes, le Premier ministre alors en poste et issu du PAIGC.

La proclamation de la victoire d’Umaro Sissoco Embaló, début janvier par la CNE avec 53,55% des voix, avait été contestée par le PAIGC, vainqueur des dernières législatives. Son président et candidat, Domingos Simões Pereira avait saisi la Cour suprême pour demander un recomptage des voix du second tour.

La Commission nationale des élections (CNE) de la Guinée-Bissau avait déclaré le candidat Umaro Embaló vainqueur du second tour avec 53,55% des voix contre 46,45% pour Domingos Simões Pereira, candidat du PAIGC. Fin février 2020, le président élu avait prêté serment sans attendre la validation des résultats par la Cour suprême qui a exigé une vérification du décompte des voix après que le PAIGC a intenté une action en justice.

« Face à la persistance de ce blocage et après analyse approfondie de la situation politique du pays, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao ont décidé de reconnaître la victoire de monsieur Umaro Sissoco Embaló », a indiqué la Cédéao pour qui la crise est due aux « incompréhensions entre la Cour suprême et la CNE et au sein de la Cour suprême ».

Selon la Constitution, le Premier ministre est nommé par le président selon les résultats des législatives et les partis politiques représentés au Parlement qui est actuellement dominé par le parti de Domingos Simões Pereira.

Yvette Reine Nzaba
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