Libye : la communauté internationale rejette l’autoproclamation de Khalifa Haftar

Jeudi, Avril 30, 2020 - 16:52

Le général Khalifa Haftar a annoncé lundi son retrait de l’accord politique Skhirat, conclu en 2015, et s’est autoproclamé unique chef en Libye. Une démarche rejetée par la communauté internationale qui appelle au retour du dialogue politique.

« Tout changement politique en Libye doit se faire via un processus démocratique et non militaire », a réagi Stéphane Dujarric, le porte-parole des Nations unies. Selon lui, l’accord de Skhirat reste « l’unique cadre reconnu par la communauté internationale pour une solution ».

Pour sa part, la représentante de l'ONU en Libye par intérim, Stéphanie Williams, a assuré le Premier ministre Fayez el-Sarraj, par téléphone, que l’accord politique et les institutions qui en résultent restent toujours « l’unique cadre pour une solution ».

L’Union européenne a partagé ces différentes positions onusiennes, ainsi que la France, l’Allemagne et l’Italie. Tous dénoncent l’unilatéralisme et appellent au dialogue politique et à une trêve sous l’égide de l’ONU.

« Les changements des institutions politiques ne peuvent pas se faire d’une manière unilatérale », indique également un communiqué de l’ambassade des États-Unis en Libye. Ils expriment leurs regrets après ce qu’ils appellent « la proposition de Khalifa Haftar ».

La Russie s’est dite surprise par ces déclarations qu’elle « ne soutient pas », précise Sergei Lavrov, le ministre des Affaires étrangères. Le porte-parole du Kremlin a rappelé que l’unique solution reste le dialogue politique.

Pour le chef de la Diplomatie russe, « la crise actuelle dans le processus de résolution en Libye ne peut pas être un prétexte pour entreprendre des décisions unilatérales ». Le ministre russe des Affaires étrangères a souligné la nécessité de parvenir à un accord commun entre les parties en conflit en Libye, assurant que son pays poursuivra les pourparlers avec Haftar et al-Sarraj.

L’Egypte garde sa position pour une solution politique, mais insiste sur la nécessité d’en finir avec les milices et de lutter « contre les courants extrémistes et terroristes en Libye soutenus par la Turquie ».

Pour Ankara, cette sortie du maréchal libyen est « un coup d’État » qui ne l’empêchera pas de continuer à soutenir le gouvernement d’union nationale.

Yvette Reine Nzaba
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