A la tête du comité d'experts qui conseille le gouvernement sud-africain, l'épidémiologiste Salim Abdool Karim se réjouit de l'efficacité des cinq semaines du confinement anti-coronavirus imposé au pays, qui doit être progressivement levé à partir de vendredi.
Même s'il s'attend à un rebond, le scientifique estime que la mesure du confinement mise en place a permis de ralentir "substantiellement" l'épidémie. Selon le dernier bilan, plus de 5.300 cas d'infection par le Covid-19 ont été répertoriés en Afrique du Sud, dont 103 mortels.
Le confinement a eu un effet indéniable sur les contaminations, considère-t-il comparant l'Afrique du Sud au Royaume-Uni (plus de 21.000 morts) : les chiffres étaient quasiment identiques pendant les deux premières semaines de l'épidémie et « deux semaines plus tard, nos courbes se sont séparées et nous sommes partis dans une direction totalement différente, » observe-t-il.
Pour l’expert, la question n'est pas qu'épidémiologique, beaucoup d'autres facteurs interviennent tels que la situation économique ou la situation sociale.
D'un strict point de vue épidémiologique, l’épidémie a désormais atteint un niveau où les contaminations locales sont faibles ce qui permet de lever le confinement. Mais ce n’est qu’un sursis, tempère-t-il. Les transmissions virales vont repartir à la hausse dès que le confinement sera levé avec un pic de l’épidémie autour du mois de juillet.
« La façon dont nous limiterons cette hausse déterminera dans le mois qui vient comment nous lèverons le confinement, » explique-t-il en précisant : « Nous avons un peu de temps, pour mieux nous préparer. » La clé selon lui. « C'est le temps pendant lequel nous pourrons empêcher nos hôpitaux d'être submergés. S'il s'avère que le rythme d'augmentation des infections est trop rapide, notre système de santé ne résistera pas ». Une préparation qui se prévoit en termes de matériels (lits et respirateurs) mais aussi en compétences humaines.