Covid-19 : les chefs spirituels renoncent à la gestion du Fonds national de solidarité

Samedi, Mai 2, 2020 - 16:46

Ces chefs ont promis de recommander au chef de l’État, Félix Tshisekedi, des techniciens crédibles et compétents qu’il pourrait nommer et qui apporteront leur expertise sans toutefois engager les confessions religieuses.

Nommés par ordonnance présidentielle portant création, organisation et fonctionnement du Fonds national de solidarité contre le Covid-19 (FNSCC) pour gérer cette structure, les chefs des confessions religieuses ont finalement renoncé à cette tâche, l’estimant incompatible avec leurs charges ecclésiastiques. C’est, en tout cas, ce qui ressort du point de presse tenu le jeudi 30 avril par le rapporteur de cette structure, l’abbé Donatien Sholé. C’était après qu’une délégation des responsables religieux ont devisé avec le chef de l’Etat sur les fameuses ordonnances présidentielles. Tout en remerciant le président de la République pour la confiance placée en eux, le cardinal Fridolin Ambongo et le révérend Bokundoa de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) nommés respectivement coordonnateur et coordonnateur adjoint du FNSCC ont, pour ainsi dire, poliment décliné l’offre présidentielle.

A en croire l’abbé Donatien Sholé, ces deux chefs religieux autant que d’autres chefs spirituels nommés au FNSCC ne souhaitent pas être directement impliqués à la gestion dudit Fonds pour des raisons d’indisponibilté et d’incompatibilité avec leur statut social. « C'est vraiment un engagement. L'ordonnance prévoit trois réunions par semaine. Or, il faut les préparer. Donc, ça signifie que le cardinal démissionnerait pour se consacrer à ce travail. Et puis à ce niveau là, ce sont les techniciens qui s'engagent, les pasteurs sont là pour avoir un droit de regard pour orienter et conseiller », a indiqué l’abbé Donatien Nshole, par ailleurs, rapporteur du FNSCC. Pour lui, il ne s’agit pas d’un refus de la part des hommes de Dieu à l’offre présidentielle puisque, dit-il, « les églises sont toujours engagées à accompagner le pays et surtout dans une crise comme celle-ci ». Et d’enchaîner : « Une chose, c'est de le faire à ce qui convient au statut de chefs religieux. Le fait d'être sacré cardinal, évêque ou révérend ne fait pas automatiquement de vous des gestionnaires ».  

Pour remédier à ce désagrément, l’option a été prise de créer un conseil consultatif dans laquelle les chefs religieux auront à intervenir sans s’impliquer dans la gestion quotidienne du Fonds et ce, en suivant régulièrement sa gestion tout en exerçant un droit de regard ou de contrôle. Il s’agit juste de modifier certaines modalités pratiques liées à l’accompagnement des chefs religieux à cette structure, explique l’abbé Donatien Sholé. Et d’ajouter que les chefs des confessions religieuses ont promis de recommander au chef de l’État des techniciens crédibles et compétents qu’il pourrait nommer. Ceux-ci apporteront leur expertise sans engager les confessions religieuses, ont-ils précisé.

Alain Diasso
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