L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a mis en garde mercredi contre les risques accrus de trafics d'êtres humains en raison de la crise du coronavirus qui rend les victimes encore plus vulnérables.
"Alors que le Covid-19 restreint les déplacements, absorbe les ressources chargées de faire respecter la loi et réduit les services publics et sociaux, les victimes de trafics d'êtres humains ont encore moins de chances de pouvoir s'échapper et trouver de l'aide", alerte Ghada Wali, directrice exécutive de l'ONUDC.
Au delà du risque d'attraper le virus, une récente étude de l'ONUDC montre que les fermetures de frontière empêchent certaines victimes de rentrer chez elles. Les victimes doivent en outre affronter des ralentissements dans les procédures légales et risquent des mauvais traitements supplémentaires ou bien d'être laissées à l'abandon par leurs ravisseurs.
Parallèlement, le nombre d'enfants forcés d'aller mendier ou chercher de la nourriture dans les rues augmente à présent que les écoles sont fermées et ne peuvent plus offrir un abri et un endroit où manger.
L'organisme avertit que les trafiquants pourraient devenir plus actifs et s'en prendre à des personnes devenues encore plus vulnérables parce qu'elles ont perdu leur source de revenus en raison des mesures pour contrôler le coronavirus.
Selon le rapport pour 2018 de l'ONUDC sur la traite d'êtres humains, l'exploitation sexuelle et le travail forcé constituent les principales formes du trafic qui affecte surtout les femmes et les filles. Une victime de la traite sur trois est un enfant.
Faits marquants
Le Nigeria va rapatrier ses ressortissants bloqués à l'étranger à cause de la pandémie. Un premier groupe de 265 Nigérians doit rentrer vendredi de Dubaï à Lagos par un vol d'Emirates Airline, suivi d'un groupe de 300 personnes en provenance de Londres le même jour, puis dimanche d’un nouveau groupe en provenance de New York. Les ressortissants seront placés en quarantaine pendant 14 jours dans un environnement où ils seront surveillés.
La Chine refuse une enquête internationale sur l'origine du nouveau coronavirus tant que la pandémie et les accusations américaines visant Pékin continuent de se propager, a déclaré mercredi l'ambassadeur chinois auprès des Nations unies à Genève. La première priorité est de se concentrer sur la lutte contre la pandémie jusqu'à la victoire finale, a expliqué Chen Xu en dénonçant les déclarations de dirigeants américains selon lesquels le virus s'est propagé depuis un laboratoire de recherche virologique à Wuhan. "Si le président Trump ou M. Pompeo ont les preuves, qu'ils les présentent au monde entier plutôt que de pointer du doigt (...). Ce sont les scientifiques qui peuvent répondre à ces questions", a-t-il affirmé.
Les drones essaiment au Maroc avec la pandémie de Covid-19. Surveillance aérienne des populations, diffusion de messages d'alerte, désinfection des espaces publics... Le Maroc développe tous azimuts l'usage des drones au nom de la lutte contre le nouveau coronavirus, en phase avec une tendance mondiale pour les solutions sans contact. "En quelques semaines, la demande a triplé au Maroc et dans d'autres pays de la région", souligne Yassine Qamous, le directeur de la société Droneway Maroc, qui distribue sur le continent africain les produits du leader mondial chinois DJI. D'autres pays en Europe, en Asie ou au Moyen-Orient ont aussi adopté les technologies déployées en Chine au début de la pandémie, que ce soit pour surveiller les mouvements des citoyens, désinfecter les espaces publics ou développer les livraisons.
L'Amazonie colombienne voit se propager la pandémie. Sa proximité avec le Brésil, pays le plus touché d'Amérique latine, a ouvert dans la jungle un corridor de contagion, ébranlant un secteur médical déjà démuni. A l'extrême sud du pays, ce département détient le taux de covid-19 le plus élevé du territoire avec 30 cas par 10.000 habitants, loin devant la capitale Bogota. Un bilan sous-évalué selon les experts, en raison du manque de tests et de laboratoires. L'Organisation nationale indigène de Colombie (Onic) a dénoncé le risque d'extinction des populations autochtones, dont 58% sont indigènes.
La ministre russe de la Culture a été testée positive au nouveau coronavirus, devenant ainsi le troisième membre du gouvernement à avoir été contaminé. La ministre contracté la forme légère de la maladie qui ne requiert pas d'hospitalisation. D'après les chiffres officiels, la Russie compte plus de 165.000 cas de Covid-19, enregistrant depuis plusieurs jours 10.000 cas supplémentaires quotidiens. Ce pays est devenu mercredi le 5e le plus touché en Europe et le 6e dans le monde. Mais avec 1.537 morts, le taux de mortalité officiel demeure faible par rapport à celui constaté en Italie, en Espagne, en France, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et même en Allemagne.
La Commission européenne a prédit mercredi une récession historique dans l'UE cette année, avec une chute record du PIB de 7,7% en zone euro, puis un rebond de 6,3% en 2021. « La profondeur de la récession et la force de la reprise sera différente selon les pays, conditionnée à la vitesse avec laquelle ils pourront lever les mesures de confinement, l'importance dans chaque économie des services, comme le tourisme, et les ressources financières de chacun des Etats », a souligné le Commissaire européen à l'Economie, l'Italien Paolo Gentiloni. Sans surprise, les pays où sont attendues les plus fortes récessions sont la Grèce (-9,7%), l'Italie (-9,5%) et l'Espagne (-9,4%), aux économies très dépendantes du tourisme. Le secteur, dont dépendent plus de 300 millions d'emplois et 10% du PIB mondial, est l'un des plus durement touchés par la pandémie.