La direction de ce média a écrit au président du Tribunal de grande instance de Kinshasa Gombe pour solliciter la retransmission en direct du procès du directeur de cabinet du chef de l’Etat, Vital Kamerhe, qui doit débuter ce lundi 11 mai.
Prévu dans quelques jours, le procès de Vital Kamerhe soulève déjà des vagues au sein de l’opinion avec, en toile de fond, l’incertitude sur une possible retransmission en direct. En tout cas, dans les milieux de l’Union pour la nation congolaise (UNC) où l’on estime n’avoir rien à cacher, les partisans du directeur de cabinet présidentiel en détention à l’ex-prison centrale de Makala militent pour un procès en direct. Ils pensent que cette façon de faire pourrait dédouaner leur leader qui entend crever l’abcès en mettant sur la place publique des faits de gestion longtemps dissimulés impliquant certaines têtes au sommet de l’Etat. « Il faut que ce procès soit en direct à la télévision parce que notre leader dont l’honneur a été souillé injustement soit lavé publiquement », commente un acteur politique proche de l’UNC.
Sur ces entrefaites, une chaîne de télévision, Canal futur télévision, émettant à Kinshasa réputée proche du leader de l’UNC, a adressé le vendredi 8 mai une demande d'autorisation au président du Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe lui annonçant sa disponibilité à retransmettre en direct le procès de Vital Kamerhe. « Au regard de l’intérêt que suscite ladite cause au sein de l’opinion, il sera difficile pour le tribunal de satisfaire la volonté de tous ceux qui voudront y assister dans le contexte actuel de l’état d’urgence qui limite tout rassemblement. Notre demande s’avère être un alternatif pour garantir à ce procès son caractère public », écrit, le directeur général de ce média, Njangukaraeo Kara.
En détention préventive à la prison de Makala depuis le 8 avril, le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Vital Kamerhe, est soupçonné de détournement des fonds alloués au programme des 100 jours initié par le président Félix Tshisekedi. Il lui est reproché trois chefs d’accusation. Primo : le détournement de 2.137.500 USD destinés à l’achat et l’érection de trois mille maisons préfabriquées pour les policiers et les militaires de la ville de Kinshasa. Secundo : le fait de corruption pour l’achat par le patron de Samibo, la société ayant gagné le marché des maisons préfabriquées, en faveur de Soraya Mpiana, belle-fille de Kamerhe, de la concession mesurant 70,00 m x 100,00 m, située sur la baie de Ngaliema, au quartier Basoko, dans la commune de Ngaliema. Tertio : le détournement de 48.831.148 USD remis à la société Samibo Sarl pour l’achat et l’érection de mille cinq cents maisons préfabriquées dans le cadre du projet des logements sociaux au profit de cinq provinces de la RDC, en l’occurrence Kinshasa, Kongo central, Kasaï oriental, Kongo central et Sud-Kivu.